Le 21 septembre, les abonnés au bouquet Canal+ compteront une sixième chaîne dans leur abonnement, Canal+ Séries. Et ce sans changement de prix. La chaîne compte ainsi fidéliser ses abonnés actuels et en séduire de nouveaux. «Les séries sont le troisième critère de motivation à l'abonnement à Canal+. Pour 60% de nos abonnés, ce genre a également compté comme un élément important dans leur choix», explique Alice Holzman, directrice générale adjointe chez Canal+, en charge de la distribution en France.
Vingt-cinq à trente nouvelles séries seront ainsi diffusées chaque année sur cette nouvelle chaîne, avec un très court délai de diffusion après la sortie aux Etats-Unis (entre un et quatre jours) et des marathons organisés le week-end (plusieurs saisons à suivre). Canal+ gonfle aussi son offre en proposant des séries inédites, comme Hannibal, Utopia, The Americans...
La série est un genre désormais majeur à la télévision et cela fait plusieurs années qu'il a intégré l'offre de Canal+, avec notamment des créations originales. Cela semble si naturel que l'on se demande pourquoi Canal n'a pas lancée une chaîne de ce type bien avant? D'autant que l'offre d'Orange Cinéma Séries (OCS) existe depuis fin 2008… Alice Holzman, ex-directrice marketing grand public d'Orange France, connaît bien le dossier: «Un lancement de chaîne a toujours un coût, mais il est vrai que Canal+ possède déjà une offre riche pour les séries.» Autrement dit, il ne restait plus qu'à l'éditorialiser au sein d'une chaîne spécifique.
Autre concurrence, et pas des moindres, celle d'Internet et de ses téléchargements illégaux. A celle-ci, Canal+ répond par une qualité de visionnage en haute définition, mais aussi par la rapidité de diffusion à la suite des Etats-Unis, avec de plus une version sous-titrée «de qualité», promet Alice Holzman. Les créations originales produites par la chaîne cryptée seront toujours diffusées en priorité sur Canal+ et, dans un second temps, reprises sur Canal+ Séries.
«A suivre»
Pour soutenir ce lancement, Canal+ a fait appel à son agence de publicité BETC Paris. Déjà à l'œuvre pour les spots «L'Ours» et «Le Placard», le duo créatif Eric Astorgue et Jean-Christophe Royer et le directeur de la création Stéphane Xiberras ont repris les codes de la série. Jouant ainsi avec le suspens haletant sur lequel sont basés la plupart des scénarios, l'agence a imaginé une campagne baptisée «A suivre».
Des affiches et annonces presse donnent ainsi le début d'une intrigue, mais sont coupées au moment de la dévoiler, comme «Cette fois c'est sa propre sœur que Dexter va devoir». Aucune ponctuation, la rupture est nette. L'idée créative est même poussée jusque dans le slogan de la nouvelle chaîne, «Canal+ Séries, la chaîne qui va vous».
Tourné à Vancouver (Canada) cet été et réalisé par Steve Rogers (Wanda), le spot «Les Clowns» (65 et 30 secondes) frôle encore plus la copie de genre: cinq clowns nains poursuivent sans relâche un jeune homme apparemment sans histoire. Une course-poursuite qui n'aboutit jamais. Mais pourquoi? Six mois plus tôt, le jeune homme allait leur révéler le nom du tueur, mais il a été interrompu. La dure loi des séries.
