General Electric, BNP Paribas, Hello Bank et Caisse d'Epargne... Qui n'a pas son compte Pinterest? Les marques françaises commencent à être séduites par le réseau social qui a ouvert ses bureaux à Paris début septembre, avec pour directrice générale Stéphanie Tramireck, auparavant country manager France du site d'e-commerce Etsy.
Depuis sa création outre-Atlantique en mars 2010, Pinterest, outil de publication et réseau social, qui compte 53,3 millions d'abonnés, était surtout utilisé dans l'univers de la mode et de la création. Les abonnés peuvent y épingler («to pin») et classer par thèmes leurs photos et vidéos favorites sur une sorte de tableau en liège virtuel, et les partager avec leurs amis, via Facebook ou Twitter.
Moins dans l'immédiateté
«Un tweet a une durée de vie de quelques minutes, un post Facebook de quelques heures, un "pin" de plusieurs mois, défend Stéphanie Tramireck. Sur leur page Pinterest, les marques peuvent créer des mécanismes de collections thématiques avec des tableaux, des tendances et des archives. On est moins dans l'immédiateté des autres réseaux sociaux.»
Des usages divers commencent à émerger chez les marques. General Electric a ainsi créé son musée virtuel sur sa page Pinterest, avec ses coulisses en images, ses archives, tel son board "100 years of life". Peugeot, pour sa part, a créé le buzz l'an dernier en organisant sur sa page Pinterest le concours Peugeot Panama, à partir d'un puzzle que les internautes devaient compléter en cherchant les pièces manquantes sur ses pages Facebook, Twitter et Pinterest. Autre tentative intéressante, la Caisse d'épargne, qui a notamment conçu un tableau d'infographies, autour de données-clés de l'entepreneuriat.
Du coup, Pinterest a lancé ses comptes officiels pour entreprises en novembre 2012. Depuis mars dernier, les marques dotées d'un nom de domaine vérifié peuvent utiliser son outil d'analyse gratuit et connaître leur trafic, le nombre de vues par sujet épinglé, de visiteurs ayant surfé sur un site à partir de Pinterest, ainsi que les «pins» et «re-pins» les plus populaires.
Egalement, Pinterest a lancé ce printemps des «rich pins» (épingles enrichies), qui permettent d'ajouter des données (prix, stocks...) sur des produits. Enfin, il teste son premier format publicitaire payant, les «promoted pins» (épingles sponsorisées), avec une poignée d'annonceurs outre-Atlantique, depuis le 10 octobre.
Mais les épingles «Pin it» sur les sites d'e-commerce de marques demeurent rares: si Gap ou le bijoutier Tiffany en ont apposé sur leurs pages, les géants français de la vente par correspondance comme La Redoute ne s'y essaient pas encore.
