marketing relationnel
La Cnil a publié sa recommandation concernant ces logiciels qui enregistrent de la donnée comportementale. Un code de bonne conduite que la plupart des acteurs du secteur appliquent déjà depuis quelques mois.

Le 26 décembre 2013, la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) publiait au Journal officiel une recommandation sur les cookies, ces logiciels qui enregistrent de la donnée comportementale anonyme sur Internet. Accompagnée d'une boîte à outils à destination des professionnels, cette recommandation fixe une norme pour se conformer à la loi Informatique et libertés.

Elle préconise d'afficher sur son site un bandeau qui indique la finalité des cookies et permet de recueillir l'accord de l'internaute pour enregistrer ses données de navigation («opt-in»). Depuis 2011, l'ordonnance «Paquet telecom» de la loi Informatique et libertés rend obligatoire l'information des internautes sur les cookies utilisés et interdit l'accès aux données stockées sur un périphérique sans le consentement explicite de l'utilisateur, sauf si les traceurs sont strictement nécessaires au bon fonctionnement du service, comme pour la sauvegarde du panier d'achat ou des identifiants.
Cette recommandation va dans le sens de ce que préconisent de nombreuses associations professionnelles, comme l'Association des agences-conseils en communication (AACC) ou l'Interactive Advertising Bureau (IAB) Europe, à l'origine du site d'information et d'aide au contrôle des cookies Youronlinechoices.com. La Cnil a décidé de «rendre explicite ce qui était jusqu'à présent implicite», observe Catherine Michaud, présidente de la délégation customer marketing de l'AACC et de l'agence XL TBWA. Depuis quelques mois, de nombreux sites et entreprises dont la donnée est le cœur de métier, comme Criteo, ont ainsi recours à l'autorégulation en informant les utilisateurs.

 

Fondements du marketing affinitaire

Si aucune sanction n'est prévue par ce texte, les acteurs concernés, annonceurs, régies, agences «ne pourront plus dire qu'ils ne savaient pas», avertit Catherine Michaud et si la recommandation «n'est pas une menace et montre qu'il y a une bonne compréhension du métier et des enjeux», les associations professionnelles gardent tout de même un œil sur les préconisations de la Cnil.

Elles veillent à ce que la prochaine étape ne soit pas celle de l'interdiction totale des cookies, ce qui a peu de chances de se produire mais aurait un effet désastreux pour de nombreuses entreprises dont le modèle économique repose sur ces traceurs. La réelle menace se situant plus au niveau d'acteurs comme «Google ou Facebook, qui, s'ils venaient à adopter leur propre nomenclature, feraient sauter tous les cookies, exceptés les leurs, dès que l'internaute arrive sur leur site», s'inquiète Catherine Michaud.
Utilisés à des fins de ciblage publicitaire, les cookies sont de précieux outils pour les métiers du marketing et de la publicité. Traçant tout le parcours de navigation et le comportement de l'internaute, tout en respectant son anonymat, ils délivrent des informations essentielles pour transmettre un message ciblé et personnalisé et sont les pierres angulaires du marketing affinitaire.
Militant pour une bonne utilisation de ces traceurs et pour une transparence vis-à-vis du public, la Cnil a également mis en ligne un kit de code informatique pour pouvoir intégrer facilement le bandeau d'information à son site. Et pour les utilisateurs, dont la confiance est chaque jour un peu plus égratignée avec des affaires d'écoutes extensives comme Prism, la Cnil a créé Cookieviz, un logiciel qui permet de visualiser en temps réel le dépôt et la lecture des cookies lors d'une navigation. Un outil à double tranchant.

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