La Fédération française de football a déposé un dossier de candidature pour l’organisation de la Coupe du monde féminine 2019. Une nouvelle perspective d’accueil d’un événement sportif majeur en France.

Après le Mondial 1998, voici peut-être celui de 2019, mais version femmes. La Fédération française de football (FFF) est candidate pour l'organisation de la Coupe du monde féminine 2019. Le dossier a été déposé jeudi 30 octobre au siège de la fédération internationale, la FIFA, à Zurich, en Suisse. Il a été piloté par l'agence Kénéo. «C'est un dossier important pour nous, pour le football féminin, mais aussi pour le sport féminin en général», déclare Noël Le Graët, président de la FFF.

 

Sur ce dossier, la France est opposée à la Corée du Sud, qui a un petit avantage: l'alternance des continents. La dernière édition du mondial féminin s'est en effet tenue en 2011 en Allemagne. La prochaine, en 2015, sera organisée au Canada. L'Asie pourrait donc être prioritaire pour la suivante.

 

Célébration du sport féminin

 

Du coup, la FFF met en avant d'autres arguments: «Nous souhaitons une célébration du football. Pas du football féminin, juste une célébration du football en général, explique Brigitte Henriques, secrétaire générale de la FFF. Il y a eu France 98. Nous voulons juste France 2019, pas France 2019 féminines.»

 

Pour la Fédération française de football, cette organisation pourrait avoir une répercussion importante sur la société française, grâce à la mise en avant du sport féminin. «Imaginez la portée de cet événement: une Coupe du monde réservée aux femmes, insiste Brigitte Henriques. Ce serait un véritable vecteur de changement sur l'égalité, la mixité. Cet événement ne peut avoir qu'une portée sur la société toute entière. Nous voulons être la locomotive pour le sport féminin en France.»

 

Neuf villes hôtes

 

Autres arguments pour la FFF: l'augmentation exponentielle de ses licenciées, qui sont passées de 51 000 à 73 000 en trois ans. La Fédération vise la barre symbolique des 100 000 en 2016. «Nous sommes aussi le seul championnat européen à bénéficier de deux diffuseurs TV: France 4 et Eurosport, argumente la secrétaire générale de la FFF, ancienne joueuse internationale. Et le record d'audience des chaînes de la TNT est toujours détenu par un match de l'équipe de France sur D8.»

 

La Fifa prendra la décision finale en mars 2015. Si la France accueille l'événement, elle devra aussi organiser la Coupe du monde féminine des moins de 20 ans un an plus tôt. Ce serait dans un lieu unique: à Rennes. Quant au Mondial 2019, les 32 matchs se disputeraient entre début juin et début juillet dans neuf villes à désigner entre Auxerre, Grenoble, Le Havre, Montpellier, Nancy, Nice, Paris (stade Jean-Bouin), Reims, Rennes et Valenciennes.

 

Budget équilibré

 

«Nous avons privilégié des villes de football, et des villes qui ont déjà la culture du football féminin», argumente Noël Le Graët. La FFF reste aussi dans des configurations de stades raisonnables, entre 20 et 30 000 places. Le plus grand serait le stade de Lyon, dont les 58 000 places accueilleraient le match d'ouverture et la finale. «Gérer 80 000 places au Stade de France paraissait compliqué, ajoute le président de la FFF. Et puis, nous voulions aller en province.»

 

Le budget de l'organisation s'élèverait à 40 millions d'euros. La FFF promet l'équilibre économique grâce à des recettes marketing de sponsoring et à la billetterie: 1,4 million de spectateurs sont attendus.

 

La France, terre d'accueil du sport mondial

 

Cette candidature s'inscrit aussi dans la perspective d'autres grands événements sportifs que la France organisera: championnats du monde de cyclisme sur piste et Euro de basket en 2015, Euro de football en 2016, Ryder Cup de golf en 2018. De quoi réjouir le ministre des Sports, Patrick Kanner: «Chaque année, notre pays va porter une grande manifestation internationale mobilisatrice pour l'ensemble de la nation, et disons-le clairement, le sport féminin n'y avait pas encore son compte.»

 

La France, terre d'accueil des événements sportifs mondiaux? L'objectif plaît au ministre, et pas seulement pour des raisons d'image. «L'activité économique du sport en France s'élève à 45 milliards d'euros et génère 20 000 emplois, explique Patrick Kanner. Nous avons besoin de conforter ce secteur. Pour exporter notre ingénierie et montrer notre savoir-faire dans ce domaine, nous devons accueillir de grands événements internationaux.»

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