Le budget d’une - possible - candidature française pour les Jeux olympiques d’été 2024 pourrait faire l’objet d’un financement participatif. Il va falloir convaincre les 17 millions de licenciés français.

C'est en janvier 2015, que les dirigeants du sport français prendront la décision, ou pas, de se lancer dans une candidature pour l'organisation des Jeux olympiques en 2024 à Paris. Si le projet prend forme, le budget de l'opération pourrait être financé entièrement par les sportifs français. C'est l'idée émise par Denis Masseglia, président du Comité national olympique et sportif français (CNOSF).

 

«Le meilleur des sondages ne serait-il pas celui tiré d'une mobilisation populaire doublé d'un financement participatif des Français?, questionne le patron du CNOSF. Pour une candidature innovante et responsable, il faut un financement innovant et ne faisant pas appel au moindre euro d'argent public.» Un budget de candidature est estimé entre 50 et 80 millions d'euros.

 

Etude d'opportunité

 

Le souhait de Denis Masseglia serait une mobilisation des athlètes de haut niveau et de l'ensemble des licenciés sportifs, soit 17 millions de personnes. Pour cela, le dirigeant olympique imagine un événement courant juin 2015 sur les chaînes de France Télévisions. Celui-ci serait un appel au financement à l'ensemble des sportifs français.

 

Mais, avant cela, il faudra passer par l'étape de janvier 2015. En effet, c'est en tout début d'année que Bernard Lapasset, président du Comité français du sport international (CFSI), recevra la synthèse des travaux des 12 ateliers thématiques mis en place par le CNOSF. Le CFSI aura aussi en main les résultats de l'étude d'opportunité rédigée par l'agence Keneo.

 

L'exposition universelle en concurrence

 

C'est à la lecture de ses documents, et en connaissant les nouvelles règles concernant les candidatures de villes pour l'organisation des JO (que le CIO doit rédiger début décembre), que les dirigeants du sport français, mais aussi le gouvernement, prendront la décision de se lancer dans une candidature.

 

Le mouvement sportif français aura alors six mois pour convaincre les Français avant le dépôt officiel de cette candidature en septembre 2015 auprès du Comité international olympique. Les 250 propositions avancées par les ateliers thématiques devront être solides pour retourner une opinion française peu favorable à l'organisation de Jeux en 2024. D'autant que, aujourd'hui, c'est plutôt le projet d'exposition universelle qui a sa préférence.

 

Retombées économiques en perspective

 

Bernard Lapasset a sa petite idée: il met en avant les résultats économiques enregistrés en Grande-Bretagne après l'organisation des Jeux à Londres en 2012. «Ils visaient 11 milliards de Livres de retombées à quatre ans, et ils en sont déjà à 14,2 milliards», clame le dirigeant qui détaille ces chiffres: 5,9 milliards de livres sterling d'activités additionnelles générées directement par les JO, 4,7 d'investissements venant de l'étranger, 3,5 milliards de contrats signés à l'étranger.

 

«L'appel des Jeux est un appel économique qui doit s'appuyer sur la force économique d'un pays, affirme Bernard Lapasset. Le marché des grands événements sportifs dans le monde est évalué à 145 milliards de dollars. Celui-ci est essentiellement anglo-saxon. Si la France veut une part de ce gâteau, les Jeux sont un des plus courts chemins pour y parvenir.»

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