Evénementiel
En déplacement à Paris, Barack Obama était l’invité d’honneur des Napoléons ce samedi 2 décembre à la Maison de la Radio. Une venue synonyme de prise de parole sur des sujets aussi variés que la démocratie ou les Gafa, mais aussi de coup de projecteur pour ce cercle rassemblant des personnalités de l’innovation et de la communication.

Il est arrivé sous les applaudissements d’un auditorium conquis. Et s’est presque immédiatement lancé, devant 800 personnes triées sur le volet, dans un discours de politique générale aux accents de chef d’État en exercice. Invité de marque des Napoléons, réseau social autour de l’innovation lancé en 2014 par Mondher Abdennadher et Olivier Moulierac, Barack Obama était particulièrement attendu dans le sillage du climax médiatique ayant précédé sa venue.

Face à un parterre de personnalités issues du monde politique (Anne Hidalgo, Ségolène Royal…), économique (Jacques Séguéla, Laurent Solly, Yannick Bolloré, Frédéric Olivennes, Fleur Pellerin…) ou encore des médias (Mathieu Gallet, Jean-Pierre Elkabbach, Laurence Ferrari, Léa Salamé, Antoine de Caunes…), le 44ème président des Etats-Unis s’est ensuite prêté au jeu des questions-réponses avec Stéphane Richard, président-directeur général d’Orange et parrain de la troisième édition des Napoléons.


Information et démocratie


« Nous devons nous adapter à ces temps nouveaux en maintenant nos idéaux. Il faut que cette nouvelle économie profite à tous »,  a notamment estimé en préambule l’ex-président, pour qui la modernisation des modèles économiques doit se faire de manière « inclusive ». Un défi d’envergure dans un contexte où « la démocratie est difficile à maintenir » et où « le progrès n’est pas un long fleuve tranquille ». Se disant convaincu qu’un « ordre démocratique international est notre seul choix », Barack Obama a toutefois reconnu que « l’espoir n’est pas aveugle aux problèmes », mettant en exergue les enjeux incarnés par l’information.

« Dans un flux permanent de vérités et de mensonges, il faut savoir repousser la propagande », a développé le diplômé d’Harvard, s’attardant sur le cas de Facebook. « Je m’inquiète car Facebook devient aujourd’hui le principal moyen d’information des citoyens aux Etats-Unis. Or, les mécanismes algorithmiques renforcent les uns et les autres dans leurs opinions. Si vous êtes d’extrême-gauche par exemple, vous ne recevez qu’un type d’informations », a-t-il souligné, pointant un risque d’ordre démocratique.

Questionné plus largement sur les Gafa et les conséquences de leurs positions dominantes, Barack Obama a néanmoins tempéré son propos. « Nous devons être attentifs aux effets que cela engendre même s’ils sont distincts selon les acteurs. Chaque entreprise soulève des interrogations différentes comme par exemple Amazon et son impact sur le commerce traditionnel », a-t-il évalué, arguant qu’un « élément protectionniste » expliquait aussi la position européenne sur cette question.


Créativité et développement


Evoquant un « monde qui se réduit » sous l’effet des nouvelles technologies, le dirigeant y a vu une réalité à double tranchant. « Dans un monde où le niveau d’isolement est bien moindre qu’il y a 15 ou 20 ans, il est important d’aider certains pays à se connecter. En contrepartie, cela augmente les attentes car la connectivité va montrer ce qui est possible », a-t-il jugé, citant à titre d’exemple la crise migratoire.

Prônant « une utilisation créative de la connectivité »  et « la créativité comme outil qui va promouvoir le développement économique », Barack Obama s’est également exprimé sur le climat, l’Europe et l’Afrique, dans un style caractéristique oscillant entre sagesse et charisme. Le tout, 213 ans jour pour jour après le sacre de Napoléon Bonaparte. Comme un symbole du joli coup de com réussi par les organisateurs.

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