Étude Ifop
Selon le Luxury Trend Report 2017, les professionnels du luxe affichent un optimisme retrouvé vis-à-vis de leur secteur. La reprise de marché, comme la Chine, n'y est pas étrangère. Il s'agit désormais de séduire les jeunes générations.

Comme un parfum de reconquête… «On assiste cette année à un changement total de posture, avec une reprise de confiance très nette», résume Stéphane Truchi, président de l’Ifop. Selon le Luxury Trend Report 2017, réalisé en partenariat avec Stratégies, «le secteur retrouve le sourire». En 2017, parmi les 277 professionnels du luxe interrogés, ils sont 17% (contre 6% l’an passé) à esquisser un franc sourire, 45% (vs 35% en 2016) à oser un sourire timide… Pour 2018, ils sont 75% à se dire «très optimistes» ou «optimistes» sur le secteur du luxe à l’échelle mondiale, soit +23% par rapport aux projections 2017.
Les chiffres ont de quoi redonner le moral. Selon la 16e édition de la traditionnelle étude signée par Bain & Company, en collaboration avec la Fondation Altagamma, parue en octobre dernier, le marché mondial du luxe, comprenant les produits et expériences de luxe, a connu en 2017 une croissance de 5% pour atteindre environ 1160 milliards d’euros dans le monde. Le marché des biens personnels de luxe atteint le niveau record de 262 milliards d’euros.

La Chine stimule le marché

Le secteur a été, selon Bain & Company, notamment boosté par un regain d’achats des consommateurs chinois dans leur marché domestique et à l’étranger. «Certains marchés comme la Chine se portent beaucoup mieux. Le retour à une Asie dynamique est crucial pour le luxe», souligne Stéphane Truchi. Le Japon est ainsi considéré comme «stratégique» à 72% (vs 62% en 2016), au même niveau que les Etats-Unis. «Le bloc des pays traditionnels du luxe est en très bonne santé», relève Stéphane Truchi. À signaler, ils sont 16% à penser que le continent africain constitue un nouveau marché stratégique. Une première!
L’Ifop a réalisé un focus sur la Chine, «deuxième marché du luxe, potentiellement le premier». Là encore, ils sont 42% à prévoir que le marché va repartir à la hausse, contre 27% l’an passé. «Le marché avait chuté brutalement après les lois anticorruption [adoptées en 2012 pour juguler des pratiques telles que les petits cadeaux échangés entre officiels], notamment dans les marchés des spiritueux et de l’horlogerie. Mais le marché repart: une marque comme Richemont a vu ses performances s’inverser en 2017.»

Les inquiétudes

Ce sont désormais les nouvelles générations qu’il va s’agir de séduire… C’est l’un des autres enseignements de l’étude. Dans les menaces potentielles pour l’industrie, ils sont 44% à percevoir «le manque d’appétence des jeunes générations pour le luxe». Suit «la trop grande exigence de rentabilité à court terme» (41%). Également redoutée, «l’accélération des lancements et des collections» (38%), illustrée par le «See now buy now» pratiqué par Burberry. Mais également, note Stéphane Truchi «la concurrence agressive des marques premium [les Sandro, Tara Jarmon, etc.], acteurs qui n’inquiétaient pas jusqu’alors les acteurs du luxe». Le président de l’Ifop note néanmoins une certaine désinvolture vis-à-vis d’un enjeu pourtant majeur: les prix trop élevés, qui détournent du luxe de plus en plus de clients, et qu’ils ne sont que 10% à relever.
Enfin, autre nouveauté mise en exergue par l’étude, l’attention de plus en plus soutenue vis-à-vis des problématiques de développement durable [DD]. Ils sont 90% à penser que le DD permet de capter les nouvelles générations, 50% qu’il représente une occasion d'innover. «C’est une opportunité pour les marques, même si ces problématiques n’étaient traditionnellement pas considérées comme très glamour.» Dans un monde régi par la fast fashion, le luxe sera durable ou ne sera pas.

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