Sondage
Selon un sondage international réalisé pour ForgeRock dans quatre pays, non seulement les internautes s’inquiètent sur leurs données personnelles, mais en plus, ils en savent très peu. L’opération transparence devient inéluctable.

Une chose est sûre : le marché va devoir changer. Les internautes ne sont pas rassurés en ce qui concerne leurs données personnelles. Selon un sondage ComRes Global pour la société de gestion d’identité numérique ForgeRock, réalisé sur près de 8000 personnes aux États-Unis, au Royaume-Uni, en France et en Allemagne, 53 % des interrogés s’inquiètent d’avoir trop partagé d’informations personnelles en ligne. Ils sont 48 % en France. Les parents commenceraient même à se responsabiliser puisqu’un tiers des personnes craignent d’avoir trop partagé sur leurs enfants. Mais s’il n’y avait que l’inquiétude, ce ne serait pas si grave. Le plus gros problème : le manque de connaissances. Au total, 79 % des interrogés ont déjà acheté sur internet, mais 49 % seulement pensent avoir partagé leurs données de paiement… Petit décalage entre l’acte et la pensée. Bon nombre d’internautes n’y connaissent rien ! Seuls 22 % estiment que Twitter a accès à des informations permettant de déterminer leurs affinités politiques, ou 37 % qu’Instagram a accès aux données de localisation des utilisateurs. Mais le pire ? 20 % des consommateurs pensent que Facebook n’a accès à aucune donnée personnelle de ses utilisateurs, près de dix ans après son lancement... Comment est-ce possible ? Les marques et médias sont-ils à blâmer dans leur pédagogie ? La question se pose, car si les consommateurs étaient plus renseignés, le marché de la publicité ne serait peut-être pas si élevé. Toujours selon ce même sondage, seul 26 % des interrogés sont prêts à partager leurs données personnelles pour profiter d’offres personnalisées. Ce qui réduirait ostensiblement le gâteau publicitaire… Idem, la moitié du panel ne souhaite pas que ses données soient partagées avec des tiers, « quelle que soit la raison ». Et s’il fallait les vendre ? Ils ne sont que 15 % à s’en dire capables… Confirmant ainsi que les internautes ne souhaitent pas transmettre leurs datas aux plus offrants. Résultat, la défiance envers les entreprises est une réalité.

51 % des sondés sont prêts à cesser d’utiliser les services d’une entreprise si elle partage leurs données sans leur permission. 46 % supprimeraient toutes leurs données de ladite entreprise, et 45 % recommanderaient à leur proche de ne plus l’utiliser. Et pire : 30 % informeraient la police.

Un problème de confiance

Pourtant les internautes ne sont pas complètement réticents : 76 % des personnes interrogées font confiance aux banques pour gérer leurs données personnelles, et 66 % à Amazon. Plus généralement, on observe une corrélation directe entre confiance et contrôle. Les interrogés ont plus confiance dans les entreprises qui leur permettent de contrôler leurs données. À titre d’exemple, seuls 39 % estiment se sentir en contrôle de leurs données sur Facebook, et 23 % sur Twitter. Et ce sont les marques les plus clivantes en termes de confiance.

Un sondage à grande échelle qui pourrait perturber les réflexions sur la ePrivacy en cours. L’Autorité de la concurrence s’est d’ailleurs opposée à certains points de ce projet dans son avis sur la publicité en ligne du 6 mars, estimant que le recueil obligatoire du consentement explicite de l’internaute, par exemple, pourrait « désavantager des acteurs fonctionnant via des cookies par rapport à d’autres acteurs ayant mis en œuvre des environnements logués. » Et augmenter le nombre de publicités par utilisateur, car moins cibler, ou favoriser les environnements loggés, et donc les suivre encore plus. Sacré sac de nœuds.

 

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