Dossier Mobile
Les Chinois sont les premiers consommateurs de smartphones dans le monde. Ne pas en posséder constitue un handicap, tant les téléphones servent à peu près à tout, du paiement à la commande dans les restaurants.

Parler d'e-commerce en Chine, c’est implicitement parler de « m-commerce » pour « mobile commerce ». La Chine comptait 772 millions d’internautes fin 2017. D’après le Centre d’information chinois sur le réseau internet, 97,5 % d’entre eux se sont connectés avec des smartphones, contre 53 % sur un ordinateur. Mais le rapport de l’institution, publié en février, a d’autres informations intéressantes : même si la Chine a le plus grand nombre d’internautes au monde, ils ne représentent que 55 % de la population. Le rapport explique que deux obstacles retiennent encore les non connectés : l’illettrisme, et plus précisément, la non compréhension du pinyin, la transcription du chinois en caractères romains. Un rappel nécessaire pour appréhender la population chinoise connectée : elle est jeune (70 % des acheteurs en ligne ont entre 16 et 34 ans) et majoritairement urbaine.

1e marché du monde

La Chine est aujourd’hui le premier marché du monde pour les smartphones, et les Chinois sont particulièrement bien équipés. Grâce à leurs producteurs locaux notamment. Huawei, Xiaomi, Oppo, Vivo, entre autres, se sont imposés dans l’entrée et le milieu de gamme, offrant des mobiles tout à fait convenables pour une fraction du prix d’un iPhone. « Les gens ici achètent des meilleures technologies qu’aux Etats-Unis, estime Shaun Rein, fondateur de la société China Market Research. Le mobile convient aussi à une population en mouvement : environ un tiers de la population chinoise est migrante, n’a jamais acheté un ordinateur, ne s'est jamais installée dans une maison avec une télévision etc. Les Chinois font tout sur smartphone », poursuit l’analyste, auteur de « The End of Copycat China », un livre sur l’innovation en Chine. Fin 2016, 66 % des achats en ligne ont été effectués sur mobile, d’après Euromonitor.

Smartphone à tous les menus

Alors que le salaire moyen a plus que doublé ces dix dernières années en Chine, beaucoup de travailleurs chinois n’ont accédé à la consommation que récemment. C’est-à-dire à une époque où le smartphone suffit à faire à peu près tout. Résultat, alors que l'e-commerce a pris plus tard ici qu’aux États-Unis, par exemple, il a explosé à l’ère des smartphones, d’où une génération d’applications conçues pour les smartphones seulement. Xianyu, application de vente d’occasion d’Alibaba, ne fonctionne que sur smartphone. Idem pour son application de livraison express de produit frais Hema, et pour une ribambelle d’autres : Dianping, pour les classements de restaurants, Didi (voitures avec chauffeurs), Ofo pour les vélos partagés… 
Difficile de vivre dans la Chine moderne sans un smartphone : ceux qui n’en n’ont pas ne peuvent profiter ni des vélos partagés qui inondent les trottoirs, ni des livraisons express, ni de nombreux distributeurs automatiques qui n’acceptent pas le cash - même si la loi oblige en théorie les vendeurs à accepter plusieurs moyens de paiements. Certains restaurants ont même abandonné les menus : le serveur vous invite à scanner un code QR, pour passer commande en ligne. Le restaurant récupère ainsi votre numéro de téléphone… au risque de perdre quelques clients agacés. 

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