L'actu vue par...
Laure de Carayon, fondatrice de la conférence China Connect

Le fichage des citoyens chinois via la data et un système de crédit social unique mis en place le 1er janvier 2018. Il permet aussi de détecter les délinquants, du mauvais payeur au dissident.

La data a pris le pouvoir avec la bénédiction du gouvernement, qui en profite pour accroître son contrôle. Le gouvernement a aussi exigé des BAT (le moteur de recherche Baidu, l’acteur du e-commerce Alibaba et la plateforme sociale et gaming Tencent) un siège dans chacun de leurs comités exécutifs et le reversement de 1 % de leur chiffre d’affaires. Ces géants dépendent du gouvernement, qui fait preuve d’ingérence et exploite une partie de leurs données à des fins sécuritaires. En matière de contrôle, il se dit en Chine que Trump rêve peut-être de faire ce que les Chinois sont en train de réussir à mettre en place. Seules nos démocraties sont en capacité de nous protéger de ces pratiques. Mais paradoxalement notre atout démocratique risque de faire notre perte face à ces acteurs.

 

La télévision publique chinoise CCTV diffuse des séances d’autocritiques qui font écho à l’époque de Mao.

On pourrait penser que rien ne change en matière de la liberté d’expression ou d'opposition. Cela a abouti à un paroxysme : lorsque le CEO de Bit Dance, une application de live streaming qui cartonne, s’est publiquement excusé envers l’État d’avoir laissé diffuser des extraits dans lesquels les internautes faisaient preuve de vulgarité ou d’excès. Et il a employé des verbatims piochés dans les éléments de langage du président Xi Jinping. Il a agi comme si l’État était son employeur et qu’il était son employé. Ces nouveaux acteurs de l’internet ont du mal à s’émanciper face à un gouvernement qui souffle le chaud et le froid et même une ère glaciale.

 

Le regard des Chinois sur le président français.

Ils sont très curieux de ce qui se passe en France. Ils observent de près ce nouveau président, qui leur semble porté par une belle énergie, jeune, disruptif et ouvert à l’économie d’aujourd’hui et au monde entrepreneurial. Et ils sont surtout fascinés par le couple Macron qui leur semble incroyable.

 

Emmanuel Macron refuse de recevoir le Dalaï-lama à Paris pour ne pas froisser le gouvernement chinois mais se propose d'être un médiateur de paix entre la Chine et le Tibet.

D’autres chefs d’État avant lui ont plus courageusement rencontré le Dalaï-lama (Nicolas Sarkozy, ndlr). Sur beaucoup de dossiers, Emmanuel Macron entend se démarquer de ses prédécesseurs. Espérons que cette visite sera remise à plus tard. Il est vrai que les rencontres ne sont pas la seule façon de faire de la diplomatie. Je note qu'Emmanuel Macron semble mettre tout son poids dans ses relations avec la Chine, premier pays d’Asie où il s'est rendu officiellement en janvier dernier.



La France, premier exportateur de vin en Chine avec 30 % du marché soit près d’un milliard d’euros.

Les classes moyennes et aisées en Chine s’enrichissent et en profitent pour consommer davantage de produits auxquels elle n’avait pas accès jusque-là. Réjouissons-nous que cela profite aux vins français !

 

Des distributeurs automatiques de voitures bientôt lancés par Alibaba.

Les Chinois sont très offensifs en termes d’innovation et prêts à tester tous les nouveaux modèles de consommation.

 

La Chine, premier marché et premier constructeur mondial de voitures électriques.

Tout concourt à l'essor de la voiture électrique en Chine. Les problèmes d'environnement sont une obsession du gouvernement chinois, focalisé sur le développement des « smart cities ». La lutte contre la polution est un enjeu national. Les villes comme Pékin ou Shangai mais aussi la centaine de villes de plus de 10 millions d’habitants sont engorgées par le trafic. Et les Chinois sont de plus en plus nombreux à avoir les moyens d’acheter des voitures. 

 

 

Le ralentissement de la croissance en Chine au premier trimestre 2018.

Après une croissance à 6,8 % au dernier trimestre 2017, les experts visaient plutôt les 6,6 % début 2018. Mais je ne veux pas m’exprimer sur un trimestre. Attendons plutôt la fin 2018 pour commenter les résultats sur une année entière.

 

 

Tencent investit 13 millions d’euros pour le lancement du jeu Fortnite Battle Royale en Chine via Ubisoft.

Autant dire des clopinettes pour Tencent et la possibilité pour Ubisoft de s’ouvrir au marché chinois. À mon sens, Vivendi n’aurait pas dû se retirer de la bataille, mais respecter son engagement à long terme avec Ubisoft. En dépit de la plus-value qu’a fait Vivendi, c’est Tencent qui s’offre de belles perspectives.







 

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