Difficile d’imaginer un pas de tir plus approprié pour les 1 000 m2 du French Event Booster (FEB). La plateforme d’innovation de la filière événementielle s’est installée à Paris Expo Porte de Versailles, l’un des espaces gérés par Viparis. Le moment est d’autant plus propice que ce lieu emblématique, à l’instar d’autres comme le Grand Palais, a entamé une mue spectaculaire. « L’objectif majeur de ces rénovations et extensions est de développer encore plus la “guest attitude”, notre politique d’accueil, de qualité et de services », explique Pablo Nakhlé Cerruti, le directeur général de Viparis, qui a pris acte d’une autre évolution majeure : « Les contenants ne peuvent pas être considérés indépendamment des contenus. Or, le format des événements va évoluer, avec toujours plus d’expérientiel, de digital, d’interactions et de sur-mesure. Faire évoluer les formats va rendre ses lettres de noblesse à l’événement lui-même dans un monde toujours plus digital. »
Un constat largement partagé par les acteurs de l’événementiel, renchérit Beatrix Mourer, administratrice de Lévénement en charge du dossier FEB : « Les membres de notre association ont une vision large de l’événement. Celui-ci ne se cantonne plus à sa dimension physique, il est désormais hybride, se combine avec le digital. De nouveaux formats voient le jour avec l’intelligence artificielle, la réalité augmentée ou virtuelle. »
Si Viparis a joué un rôle majeur dans le lancement du projet, Pablo Nakhlé Cerruti défend une vision partagée de la gouvernance : « Il y a quatre partenaires fondateurs, à parts égales – Viparis, Lévénement, WeYou et Novelty Magnum – et deux autres, OPENevents et Unimev. Le projet est celui de l’industrie de l’événement. »
Différents univers
Conçu d’emblée comme un lieu de rencontres, le FEB va réunir quatre univers : une dizaine de start-up en résidence pendant un an qui travailleront autour de plusieurs thématiques ; l’équipe et les étudiants de LéCOLE, établissement d’excellence de la filière lancé en
septembre dernier ; des coworkers ; et un espace qui accueillera des conférences et des rencontres.
Les start-up ont été sélectionnées à partir de six thématiques : les technologies appliquées au monde de l’événementiel (robotique, IA, objets connectés, IoT) ; le traitement de la data (signalétique connectée, gestion de communautés ou feedback, pour optimiser et améliorer le parcours client) ; les services logistiques (gestion de l’accueil, optimisation des temps d’attente, gestion de la sécurité, smart building) ; les produits pour le contenu scénique et les espaces d’exposition (aménagements, scénographie, systèmes d’interactivité, techniques audiovisuelles) ; le développement durable et la RSE (écoconception, mobilité, recyclage) ; et la créativité (nouveaux concepts d’événements, hybridation, lieux inédits).
Le FEB accueille deux catégories de start-up. Celles qui sont en phase d’amorçage avec une offre en cours de développement, ou déjà finalisées ou validées par le marché à travers une étude préalable ou un bêta-testeur. Et celles qui sont en phase de décollage, disposant d’une offre déjà industrialisée et commercialisée auprès d’un ou plusieurs clients.
Une double dynamique
En installant sa plateforme d’innovation, la filière engage une double dynamique : d’un côté, permettre à des start-up innovantes de finaliser des produits et d’amorcer ou accélérer un développement économique ; de l’autre, accélérer des projets d’innovation pour la filière événementielle. « Grâce au FEB, tous les acteurs de la filière auront accès à l’innovation et pourront y contribuer, souligne Beatrix Mourer. La diffusion des innovations sera plus rapide. Le FEB va montrer toute l’étendue de l’innovation de notre métier à l’ensemble des clients. Si l’on ajoute la création de LéCOLE, nous créons ainsi un véritable écosystème vertueux. »
Un écosystème dont les professionnels du secteur attendent aussi qu’il renouvelle l’attractivité des métiers de l’événementiel, un point capital pour maintenir une forte capacité d’innovation. « Le FEB va montrer le dynamisme de la filière, ce qui permettra d’attirer de bons étudiants pour LéCOLE et d’intéresser d’autres entreprises innovantes, explique Jacques de La Guillonnière, président du groupe Novelty Magnum. Avec des locaux porte de Versailles, les étudiants et les start-up seront au cœur de l’événement, dans un environnement particulièrement stimulant. »
Important pour la filière, le FEB le sera aussi pour le futur économique de la région Île-de-France, voire du pays. « Sur le marché des congrès, Paris se classe aujourd’hui à la seconde place mondiale, devant Londres ou Vienne, rappelle Pablo Nakhlé Cerruti. Pour conserver cette place, les événements organisés doivent donner toujours plus d’importance et de place aux clients et aux audiences, tout en maximisant leur impact. » Porteur de grandes ambitions, le FEB vient à peine de décoller. Pour concrétiser au plus vite les espoirs qu’il a suscités, il lui reste à atteindre sa vitesse de croisière.
Les premières start-up du French Event booster
Aglaé. Création de végétaux vivants – coupés et en terre – luminescents sous l’effet d’une faible source de lumière noire.
Bottomatik. Création de chatbots pour des événements.
CISPE. Sécurisation des événements.
Digifood. Nouveaux canaux de vente pour la restauration événementielle.
Eventti. Plateforme de gestion événementielle.
Linguali. Solutions d’interprètes via mobile.
Madame Pee. Solution de sanitaires pour femmes réduisant la durée de l’attente.
My Jomo. Badge avec écran HD connecté relayant images et vidéos.
Odiho. Sonorisation pour distribuer en temps réel le contenu audio d’un événement via smartphone.
Qik Objects. Plateforme de mise en relation des personnes ayant perdu des objets avec celles les ayant retrouvés.
Tradefest. Plateforme de recueil des avis clients pour améliorer la visibilité en ligne, le trafic web et les ventes.
