Alimentaire
La marque vieille de 55 ans, connue pour ses programmes minceur, change de nom et de stratégie marketing. Rebaptisée WW, elle souhaite désormais accompagner chaque membre vers un mode de vie plus sain, en s’appuyant sur le numérique.

Ne l’appelez plus Weight Watchers mais WW. Nouvelle appellation, nouveau slogan (« le bien-être qui vous réussit »), accompagnent le virage stratégique de la marque qui entend diversifier sa gamme d’offres. Pour opérer cette mutation, WW a décidé de développer ses offres numériques. « Le digital présente l’avantage d’assurer un coaching facile et ludique. La nouvelle expérience digitale renforcera les aspects de bien-être, d’activité physique et d’état d’esprit positif, avec des programmes encore plus personnalisés et motivants », commente Yannick Hnatkow, directrice générale de Weight Watchers France.

Nouveauté majeure : le programme WellnessWins, lancé depuis le 04 octobre aux États-Unis, et étendu à partir de décembre 2018 dans le monde. Les membres gagneront des « Wins » s’ils enregistrent, dans l’application ou sur le site, leurs repas, leurs activités physiques, leur poids, et s'ils assistent à des ateliers WW. En contrepartie, ils pourront échanger ces points contre des produits, des services, ou des activités. Dans l’application, des FitPoints verront également le jour en décembre prochain, basés sur la taille, le poids, l’âge et le sexe pour « aider chaque individu à choisir les meilleures activités pour sa situation personnelle : objectif, niveau, préférences, temps disponible », précise la dirigeante de WW.

Objectif bien-être

Deux programmes, une ambition affichée : « le bien-être ». Fini les simples programmes d’aide à la perte de poids, WW souhaite se positionner comme un acteur qui vous veut du bien, et pas seulement pour votre corps. Pour Yannick Hnatkow, l’objectif de la marque est « d’accompagner chaque membre vers des changements d’habitude de vie plus saine ». Une nouvelle stratégie qui pourrait se révéler payante pour Marie-Eve Laporte, maîtresse de conférences à l’IAE de Paris-Sorbonne, spécialiste du marketing alimentaire : « L’alimentation ne doit pas seulement être restreinte aux aliments ou aux nombres de calories, elle comporte également des dimensions sociales, culturelles et de plaisir. » Cette notion épicurienne est même essentielle pour mettre en place « un mécanisme d’autorégulation, où les actes sont associés à une satisfaction gustative, nécessaire pour une réussite au long terme », explique Olivia Petit, enseignante-chercheuse à la Kedge Business School, en sciences de gestion spécialisée en marketing sensoriel et neurosciences du consommateur.

Assistant vocable

Pour renforcer sa communauté, les groupes « Connect » de WW seront remodelés dès décembre où les membres pourront échanger sur différentes thématiques comme sur leurs parcours respectifs, leurs préférences alimentaires, les activités exercées… Marie-Eve Laporte souligne toutefois un point d’attention, l’absence de commensalité (le fait de partager sa table) « élément protecteur contre les mauvaises habitudes alimentaires ». Autre nouveauté, le lancement d’une version bêta d’un assistant vocable est prévue, d'abord aux États-Unis puis au niveau mondial, utilisable avec Amazon Alexa et Google Assistant. 
La prise en considération des évolutions sociétales est « un gage de crédibilité pour la marque. De simples annonces marketing ne sont plus suffisantes pour convaincre le consommateur. Il faut l’impliquer dans le programme pour le faire adhérer à la faisabilité des résultats et de ses bienfaits », conclut Olivia Petit.

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