Banque
Selon la Banque de France, les Revolut, N26 et autres Compte-Nickel captent 6,5% de parts de marché en banque de détail, mais rares sont ceux qui dégagent encore des résultats positifs.

Elles sont peut-être pas chères, mais elles ne sont pas rentables. Les néobanques et banques mobiles ont progressivement réussi à s'installer dans un paysage bancaire français pourtant mature, mais la rentabilité à long terme de leur modèle d'affaires reste à démontrer, estime la Banque de France dans une étude.

«Ces nouveaux acteurs ont de fait gagné des parts de marché: 6,5% des Français en sont aujourd'hui clients et surtout un tiers des conquêtes clients ont été réalisées par ces nouveaux acteurs en 2017. Par leur dynamisme commercial, ils sont devenus des acteurs incontournables de la banque de détail en France», souligne l'institution monétaire française dans une étude.

Si ces nouveaux venus s'adressaient initialement «à des clientèles minoritaires, déjà bancarisées et plutôt complémentaires à celles des réseaux traditionnels, ils touchent aujourd'hui de plus en plus le grand public», est-il ajouté dans l'étude, réalisée auprès de douze néobanques et banques mobiles actives sur le marché français.

Apparu à partir des années 2000, ce nouveau type de banques mise massivement sur le numérique et la téléphonie mobile pour réinventer les services financiers et faciliter l'expérience des clients, tout en réduisant drastiquement les frais bancaires via l'économie d'un coûteux réseau d'agences physiques.

Problème, «sauf quelques rares exceptions ces nouveaux acteurs ne sont pas parvenus à dégager des résultats positifs en 2017» et «les incertitudes restent nombreuses quant à la capacité des nouveaux acteurs bancaires à construire un modèle d'affaires rentable», relève l'étude.

Perspectives incertaines

Un certain nombre de banques mobiles et néobanques ont toutefois affiché leur ambition d'être rentables à fin 2020.

«Tout l'enjeu réside donc dans leur capacité à maintenir leur dynamique de développement et d'en amortir les coûts afférents. Or, si les acteurs sondés dans notre étude ambitionnent un total de 13,3 millions de clients à fin 2020, aucun élément ne laisse présager une croissance du marché français: la population française est déjà fortement bancarisée, la croissance démographique reste faible et l'hypothèse d'une augmentation structurelle de la multi-bancarisation est débattue», pointe la Banque de France.

 

Néanmoins, ajoute l'institution, «si les ambitions stratégiques de ces nouveaux acteurs venaient pour tout ou partie à se réaliser, cela aurait nécessairement pour corollaire un bouleversement des positions acquises par les acteurs traditionnels».

 

À lire:

Stéphane Richard: «Avec Orange Bank, on a un coup d'avance»


Banque: 2018, année de tous les défis

Le nouveau plan d'attaque de LCL

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.