Événementiel
Trois questions à Erik Linquier, président de la COFREX (Compagnie française des expositions), en charge du pavillon français à l'exposition universelle de Dubaï en 2020, et qui mise sur l'expérience pour attirer les visiteurs.

En quoi consistera le projet de la France à l’expo 2020 à Dubaï ?

La dimension visible est celle d’un pavillon. L’important est la dimension événementielle, avec un certain nombre de messages à faire passer. La thématique de l’événement tourne autour de la tech et de la ville durable. Nous sommes porteurs du point de vue français sur la ville intelligente et connectée. C’est le cœur, que nous intégrons en lien avec nos partenaires fondateurs. Au global, le projet s’élève à 32 millions d’euros, dont 20 financés par l’Etat et 12 via des recettes non publiques. Suez, Renault, JCDecaux, Bureau Veritas ou encore Engie porteront avec nous cette vision de la ville à la française.

Au-delà des grandes entreprises, l’objectif est que toutes les sociétés, quelle que soit leur taille, soient présentes. Avec les PME et les start-up, nous sommes plutôt dans une logique de cluster. Par exemple, nous sommes en train de finaliser avec Vivatech une convention pour travailler avec des start-up, pour les faire se rencontrer entre elles mais aussi avec les grands groupes.

 

Comment ce projet va-t-il se traduire en termes événementiels ?

Incontournable : nous sommes en train de fixer le jour de la France, qui arrivera entre novembre 2020 et janvier 2021, et fera intervenir le premier ministre, le gouvernement, le président de la république, les institutions représentatives.

De façon générale, nous nous appuierons sur les institutions publiques ou privées pour porter nos messages. Par ailleurs, l’objectif est aussi d’accueillir des choses plus ponctuelles en cohérence avec les thèmes de l’exposition. Nous sommes en train de voir comment établir, sur 24 semaines, des zooms thématiques. Prises de parole des entreprises, interventions, expositions interactives, démonstrations, learning expéditions… Nous sommes en train de couvrir tout le champ de l’événementiel. Cela pourra aller d’un séminaire de comex, soit une quinzaine de personnes, et à une conférence réunissant des milliers de participants.

Autre point, il s’agit de se donner de la visibilité durant toute la durée de l’exposition. A l’exposition universelle de Shanghai en 2010 (l’avant-dernière en date, avant Milan en 2015,ndlr), le pavillon se terminait sur une zone de démonstration de l’art de vivre à la française avec LVMH. C’était très immersif, les visiteurs ont apprécié.

 

Quel est votre calendrier rétroactif, quelle est votre priorité du moment ?  

Le choix de l’architecte et du constructeur sera bouclé d’ici à la fin de l’année 2018. La pose de la première pierre du pavillon est prévue en février 2019 à Dubaï. Sur une douzaine de candidats de départ, il en reste trois aujourd’hui avec lesquels nous sommes en négociation. Au-delà des contraintes techniques, nous leur avons fixé plusieurs objectifs, à commencer par un objectif stratégique, qui consiste à valoriser la lumière, le fil rouge de notre participation. Le deuxième porte sur la durabilité et l’autonomie énergétique, pour aller plus loin que ce qui est déjà obligatoire en la matière. Enfin, le dernier, connecté à cette logique de durabilité, est de concevoir un bâtiment pérenne, pour plusieurs dizaines d’années. Aux candidats aussi de proposer différents usages. C’est l’une des spécificités de l’exposition de 2020. Les Emiriens, après l’exposition, veulent en faire un site durable.   

L’autre travail en cours porte sur les contenus qui seront mis en avant sur la ville connectée. Nous avons créé un groupe de travail qui rassemble des entreprises, des experts sur la mobilité, l’énergie, afin de concevoir un parcours visiteur adapté, et faire en sorte que les messages soient percutants et audibles pour tous, traditionnellement, 85% de grand public et 15 % de professionnels de l’innovation.

A ce sujet, l’exposition de 2020 aura une spécificité, la diversité de son public. A Shanghai, les visiteurs étaient à 90% chinois, à Milan 60% venaient de Français et d'Italie. Là, des Saoudiens, des Indiens, des Africains sont attendus. A nous de nous adapter pour proposer des messages génériques, pas directement liés à des références culturelles, et de proposer plutôt une immersion dans l’exposition en faisant appel aux cinq sens. Proposer de lire des panneaux ne suffira pas.

Lors de Shanghai 2010, le pavillon français a été le plus visité. C’est aussi ça l’objectif : faire aussi bien…

L’exposition en chiffres

180 pays participants (150 confirmés au 23 novembre 2017)

25 millions de visiteurs attendus

1 thème : « Connecter les esprits, construire le futur »

3 sous-thèmes : opportunité, mobilité, durabilité

Ouverture du 20 octobre 2020 au 10 avril 2021

Expo 2020 Dubaï 

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