Concurrence
Suite à des mises à l'index du groupe dans plusieurs pays, le géant chinois a réagi en prenant ses distances avec son salarié arrêté en Pologne.

Les «actions présumées» de Wang Weijing, interpellé mardi sur le territoire polonais, «n'ont pas de rapport avec la compagnie», a affirmé Huawei dans un communiqué, ajoutant qu' «en conformité avec les termes et les conditions du  contrat de travail, nous avons pris cette décision parce que l'incident en question a discrédité Huawei». «Huawei se soumet à toutes les lois et à toutes les réglementations en vigueur dans les pays où il opère et nous demandons que tous nos employés respectent les lois et les réglementations dans les pays où ils sont basés», a poursuivi le groupe, déjà au coeur d'une affaire judiciaire, qui ne porte pas sur de l'espionnage économique, ayant ébranlé les relations entre Washington et Pékin.    

Des affaires d'espionnage sur le sol américain 

Le 1er décembre, une responsable de Huawei, Meng Wanzhou, a en effet été arrêtée au Canada à la demande des États-Unis, la Chine étant d'autant plus ulcérée qu'il s'agit de la fille du fondateur de ce géant des télécoms. Les  Américains, qui demandent son extradition, la soupçonnent de complicité de fraude pour contourner les sanctions contre l'Iran. Depuis, treize Canadiens ont été détenus en Chine dont huit ont été remis en liberté, a fait savoir le 4 janvier le ministère canadien des Affaires  étrangères.    

Fondée par un ancien ingénieur de l'armée chinoise, Huawei a déjà été au centre de soupçons d'espionnage dans plusieurs pays dont les Etats-Unis, l'Australie et le Japon, qui lui ont interdit de bâtir un réseau d'internet ultrarapide, la 5G. Et ce alors

«Arrêté pour raisons personnelles»       

Dans un autre communiqué cité samedi par le Global Times, un média d'Etat chinois, Huawei assure que Wang Weijing a été arrêté pour des «raisons  personnelles», sans autres précisions. Et alors que le gouvernement chinois a défendu bec et ongles la directrice  financière de la compagnie Meng Wanzhou après son interpellation à Vancouver et exigé sa remise en liberté, Huawei s'est borné à «immédiatement» mettre à pied Wang Weijing, un employé de son bureau de représentation en Pologne. «Un Polonais et un Chinois ont été arrêtés sous l'accusation d'espionnage. Le Chinois est un homme d'affaires travaillant pour un important groupe d'électronique», avaient pour leur part annoncé vendredi les autorités polonaises.    

Ces deux hommes, dont les appartements et les lieux de travail ont été perquisitionnés, sont soupçonnés d'avoir agi «pour le compte des services chinois et au détriment de la Pologne», avaient-elles précisé. Le Polonais impliqué était quant à lui un conseiller de la filiale polonaise du groupe français de télécommunications Orange. Selon plusieurs médias polonais, c'est un expert en sécurité informatique et un ancien officier de l'Agence de sécurité intérieure ABW, dont des agents l'ont arrêté.

 

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