E-Commerce
Pour renouer avec les clientes, mais aussi profiter de leur attachement avec la marque, l’ancien vépéciste veut repartir de zéro, avec un grand projet de co-création mené par l’agence Babel.

Les Français n’ont pas fini d’être consultés. Deux mois après son rachat par le duo d’investisseurs de ShopInvest, les 3 Suisses s’apprêtent à lancer le programme de co-construction de la nouvelle marque en France : Imagine 3 Suisses. Karine Schrenzel et Olivier Gensburger, après avoir reçu plusieurs agences, ont opté pour Babel, sans compétition. « Nous ne nous limitons pas à la simple stratégie publicitaire, mais accompagnons la marque dans sa stratégie de marché plus générale », pointe Solène Madec, cofondatrice de l’agence. Une équipe pluridisciplinaire alliant publicité, média, réseaux sociaux, augmentée d’une personne spécialisée dans le conseil et recrutée pour l’occasion, travaille au plan de redéfinition de la marque.

Car malgré un premier relancement en 2014 pour s’attaquer au digital, les 3 Suisses n’ont pas encore réussi entièrement le virage du web. Avec 120 millions de chiffres d’affaires en 2018, l’ancien vépéciste peine à croître sur un marché extrêmement compliqué. Spécialisé dans la mode, le linge de maison et un peu de décoration, la concurrence est rude… Et c’est cette page du catalogue bien connu que veut tourner le duo d’investisseurs issu de la culture start-up, et qui possède déjà une dizaine de sites internet spécialisés dans la mode ou la bijouterie (35 millions de chiffres d’affaires). Catalogue, appli, site internet… Il ne veut rien abandonner et miser sur sa vision multicanale. 

Consultation nationale

Des atouts, en termes de marque, les 3 Suisses n’en manquent pas. « La notoriété spontanée est de 98%, et l’attachement émotionnel est très fort. Lors du rachat, nous avons reçu des messages de soutien de consommatrices, des mots d’encouragements. C’est très très rare », note Karine Schrenzel. Le catalogue fait partie des pierres fondatrices de la relation mère-fille, ou grand-mère-mère. C’est partant de cet attachement qu’est sortie l’idée d’une grande consultation nationale. Un plan de co-construction marketing qu’a dessiné l’agence Babel où chacun pourra donner son avis. « Nous voulons aller plus loin que l’image de marketplace du web, qui offre du prix. Nous voulons faire une marque audacieuse, qui ose. Pas dans une logique de suiveur. Les 3 Suisses étaient la première marque à mettre une femme en pantalon en couverture ! C’est sur cet philosophie que nous voulons bâtir la réflexion avec les consommatrices », détaille Solène Madec.

Un plan de co-construction qui devra éviter les écueils de la co-création. « Nous misons sur la transparence, dans une aventure collective », résume Karine Schrenzel. Les deux investisseurs participent aux rencontres et appellent eux-mêmes certains clients. Ils n’ont pas hésité à se filmer pour dialoguer avec les consommateurs. Vidéos des coulisses, transparence sur le choix de nouveaux créateurs… Et d’autres projets qui aideront à impliquer et susciter l’engagement des clients (clientes, pour les deux tiers), d’autant plus important qu’il aidera à recruter et à alimenter la base de données de la marque. « Nous possédons 8 millions de contacts, dont 2 millions d’actifs », précise Karine Schrenzel. ShopInvest veut atteindre les 4 millions d’ici 2020.

Chiffres clés 

120 millions d'euros. Chiffre d'affaires 2018.

8 millions d'euros. Nombre de contacts en base de données (dont 2 millions d'actifs).

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