Diplomatie
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau se déclare «très préoccupé» par les soupçons d'espionnage visant un ex-diplomate du pays, arrêté en Chine suite à l'interpellation de Meng Wanzhou, directrice financière du géant chinois Huawei.

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'est dit lundi 4 mars «très préoccupé» par les soupçons d'espionnage visant l'ex-diplomate canadien Michael Kovrig, arrêté en Chine suite à l'interpellation à Vancouver d'une dirigeante du géant chinois des télécommunications Huawei.

«Nous sommes très préoccupés par la position que la Chine a adoptée», a dit à la presse Justin Trudeau, interrogé sur des informations des médias d'Etat chinois affirmant que les autorités soupçonnent Michael Kovrig d'espionnage et de vol de secrets d'Etat. Il a dénoncé à nouveau la «détention arbitraire» de Michael Kovrig et de son compatriote Michael Spavor, un consultant considéré comme l'une des principales sources d'information de l'ancien diplomate canadien, selon l'agence Chine nouvelle. «C'est malheureux que la Chine poursuive ces détentions arbitraires», a dit Justin Trudeau lors d'un déplacement dans l'est du Canada.

Pékin avait indiqué auparavant que les deux Canadiens étaient soupçonnés d'avoir mis en danger la sûreté nationale. Une inculpation pour espionnage les exposerait à de lourdes peines de prison. Les deux hommes ont été arrêtés en décembre, quelques jours après l'arrestation au Canada, à la demande des Etats-Unis, de la directrice financière du géant des télécommunications Huawei, Meng Wanzhou.

Procédure d'extradition

Selon Chine nouvelle, Michael Kovrig, qui travaille désormais pour l'institut de recherche International Crisis Group, s'est souvent rendu en Chine avec un passeport non diplomatique et des visas d'affaires, et recueille des informations depuis 2017. Ottawa soutient que l'interrogatoire de Michael Kovrig par les autorités chinoises viole la convention de Vienne sur les relations diplomatiques, un argument que Pékin rejette.

Les nouvelles accusations chinoises font suite au lancement vendredi 1er mars par le Canada de la procédure d'extradition contre Meng Wanzhou, qui doit comparaître mercredi 6 mars devant un juge à Vancouver. Meng Wanzhou a elle-même entamé vendredi 1er mars une procédure judiciaire contre les autorités canadiennes, qu'elle accuse d'avoir violé ses droits constitutionnels lors de son arrestation à Vancouver, début décembre. Fille du fondateur de Huawei, Meng Wanzhou a été remise en liberté conditionnelle à la mi-décembre à Vancouver, où elle possède deux résidences. Son arrestation a ouvert une crise diplomatique sans précédent entre Ottawa et Pékin.

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