RSE
Le groupe a présenté, le 3 avril à Cognac, sa feuille de route en matière de responsabilité sociétale et environnementale en diffusant un live show à l'adresse de ses 19 000 salariés dans le monde.

Le groupe Pernod Ricard a présenté, mercredi 2 avril, à Cognac, sa feuille de route en matière de responsabilité sociétale et environnementale à l'horizon 2030. A la clé, huit engagements autour de quatre valeurs identifiées : la préservation des terroirs, la production circulaire, la valorisation de l'humain et la convivialité responsable. C'est ainsi que le groupe s'est engagé à réduire de 30% son intensité carbone, de n'utiliser à terme que des plastiques 100% recyclables ou de réutiliser la totalité des eaux usées dans ses sites de production. Son plan RSE dispose même de sa propre signature, « Good times from a good place », à l'adresse de ses 19 000 salariés et des consommateurs qui attachent de plus en plus de crédit à l'engagement responsable et sociétal.

Pour orchestrer la présentation de ce plan d'une décennie, le groupe a choisi de recourir à un dispositif de communication original : un véritable plateau de télévision pour y filmer en direct pendant une heure, au coeur d'une des distilleries de sa maison Martell, un talk show avec son patron Alexandre Ricard, ses principaux responsables RSE et quelques experts invités. « Nous avons cherché à réinventer l'exercice de la conférence de presse avec ses questions-réponses, explique Olivier Cavil, directeur de la communication du groupe. On ne peut plus être dans la parole statutaire aujourd'hui sans risquer une défaut de crédibilité. Le talk show est une façon de réancrer son audience dans du vrai et de l'authentique. C'est pourquoi l'émission est en direct. Ce n'est pas un exercice de communication, c'est transparent et sans filet. On assume si ce n'est pas tout à fait bon».

En anglais et en live, l'orchestration n'en est moins apparue réglée comme sur du papier à musique - hormis quelques problèmes de micro inhérents à ce type d'exercice. Se succèdent sur le plateau les principaux responsables invités ; puis le public - journalistes inclus - est invité à poser des questions dans les tribunes. L'occasion d'aborder tous les points clés de la stratégie RSE du groupe Pernod Ricard qui doit se battre pour préserver son image à la fois en tant qu'alcoolier - donc susceptible de nuire à la santé et d'engendrer des comportements abusifs - et en tant que fabricant de produits nés de l'agriculture viticole - donc potentiellement pollueur. 

Agriculture régénératrice et raisonnée

Une attention soutenue est dabord portée depuis plusieurs années à l'environnement. Sans remonter à 1966 et à l'institut océanographique Paul Ricard, le groupe s'est attaché, au cours de cette décennie, à mettre 93% de ses sites de production dans les normes les plus hautes (ISO 14001), à réduire de 20% l'utilisation des eaux entrantes ou de 30% ses émissions de CO2. « Nous avons des objectifs plus ambitieux pour les dix ans à venir », a annoncé Alexandre Ricard, en précisant que la RSE était « intégrée à tout ce qu'on fait » et que « nous sommes des invités sur cette planète ».

Avant 2030, il s'agit donc d'assurer un respect optimal de la biodiversité des sols en diminuant de moitié l'utilisation de pesticides grâce à des techniques d'épandage ciblant les feuilles. Objectif affiché du groupe : l'agriculture régénératrice et raisonnée. Elle prévoit par exemple de laisser se développer les micro-organismes végétaux, la réintroduction de plantes indigènes ou même de susciter, en Nouvelle Zélande, des élevages de faucons qui chassent les oiseaux mangeurs de raisins.

Du terroir au verre, le groupe veut être pertinent en matière de développement durable et de responsabilité sociétale sur toute sa chaîne de production. C'est ainsi que les plastiques à usage unique seront proscrits à 100% d'ici 2025 - ce qui touche essentiellement les objets promotionnels. Il entend également réinjecter la totalité des eaux consommés dans les bassins à hauts risques (Inde, Australie) et s'engage à diviser par deux l'intensité de ses émissions de carbone.

L'alcool responsable

Enfin, l'humain est évidemment au coeur de l'action RSE du groupe. Sur le plan des ressources humaines d'abord, avec des objectifs de formation, d'égalité des salaires entre hommes et femmes d'ici 2022, et de parité des genres au niveau du top management avant 2030. Mais la responsabilité est aussi liée aux effets délétères de la consommation excessive d'alcool, avec ses comportements  « inappropriés » comme dont dit aux Etats-Unis. Sur ce point, le groupe table à la fois sur des programmes d'évaluation mis en place dans chaque filiale et sur une extension à l'échelle mondiale de son partenariat avec Erasmus, à travers son plan « Responsible party » : il consiste à sensibliser les jeunes à boire en limitant les dégats. 400 000 étudiants ont déjà pu être touchés dans toute l'Europe en dix ans. Le dispositif a permis de diminuer les pratiques de binge drinking, selon le groupe, qui vise le chiffre d'un million de jeunes adultes sensibilisés d'ici à 2030.

« Il y a une énorme énergie sur tous ces sujets mais, jusqu'à présent, c'était un peu un mouvement brownien entre les différents pays, observe Cédric Ramat, le DRH du groupe, également en charge de la RSE. On s'est dit qu'il fallait donner une direction qui fédère les énergies entre différentes entités décentralisées. Non seulement cela donne plus de puissance à nos actions mais cela a valeur d'exemplarité, cela incite à suivre la vision globale ».

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.