Médias
Au premier trimestre 2019, les recettes publicitaires des médias français n'ont progressé que de 0,7%, plombées par une presse en déclin de 3,3% mais dont la casse a été limitée par le numérique.

Les recettes publicitaires des médias français sont restées quasiment atones au premier trimestre 2019 (+0,7% sur un an), plombées notamment par la presse mais sauvées par les revenus numériques.

En ajoutant les courriers publicitaires et imprimés sans adresse aux médias traditionnels (télévision, cinéma, radio, presse, publicité extérieure), les recettes sont même en baisse de 1,3% à 1,95 milliard d'euros, d'après les chiffres compilés par l'Institut de recherches et d'études publicitaires (Irep), France Pub et Kantar Media (groupe WPP).

Mais le numérique «booste l'ensemble des médias», a expliqué à l'AFP Christine Robert, directrice déléguée de l'IREP. «La plupart des groupes ont bien entamé leur développement digital, certains sont même à maturité. Il y a donc de bonnes synergies».

La presse perd 3,3%

Les revenus de la publicité numérique pour la télévision, la radio et la presse sont ainsi en hausse de 4,7% sur un an.

Christine Robert remarque aussi que l'érosion des recettes traditionnelles (non numériques), n'est pas homogène, avec de bons résultats pour les petites annonces dans les journaux de proximité par exemple.

Mais globalement, la presse a perdu 3,3% de recettes publicitaires, à 370 millions d'euros ce trimestre, et compte 7,6% d'annonceurs en moins. La presse quotidienne nationale et les magazines accusent particulièrement le coup, avec des baisses de revenus de l'ordre de 7% chacun.

Pour l'IREP, il s'agit cependant de «baisses contenues», par rapport aux érosions encore plus marquées ces dernières années.

La télévision affiche, elle, 2,1% de croissance sur un an, à 816 millions d'euros au premier trimestre. «Le digital n'est pas en reste avec une progression de 4,4%. Tous les signaux sont au vert», a constaté Christine Robert, même si «le parrainage (d'émissions) a fait le plein, après des progressions extraordinaires toute l'année dernière autour de 20-30%».

Hausse de 1,8% attendue

Kantar Media note de son côté l'arrivée de nouveaux annonceurs sur les écrans de télévision, comme Uber, et une tendance forte des publicités pour l'alimentation saine et les produits diététiques, tandis que les produits sucrés (chocolats et confiseries) chutent.

Sur l'ensemble des secteurs, le mois de janvier a été «très fort», d'après le rapport, car il a «bénéficié d'un rattrapage de la baisse des investissements de décembre 2018 liée aux mouvements sociaux», notamment les «gilets jaunes».

Pour le reste de l'année, France Pub prévoit une progression globale du marché de 1,8%. «Le troisième trimestre pâtira de la comparaison avec un troisième trimestre 2018 très dynamique (Coupe du Monde 2018)», note le rapport.

En juin-juillet, la France accueille la Coupe du Monde féminine de football (diffusée sur TF1 et Canal+) mais les trois instituts ne semblent pas anticiper d'impact majeur pour cet événement sportif sur les recettes publicitaires.

 

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