YouTube
La jeune vidéaste est devenue en quelques années un modèle pour une communauté de plus d’un million d’adolescentes.

Dans quelques jours, l’élève Zoé Tondut, en terminale ES à Angers, plus connue sous l’identité de Juste Zoé, passera son bac. Comme beaucoup, elle attend avec impatience la fin des épreuves. Une autre raison la fait piaffer. « L’an prochain, j’ai l’intention de faire une année de césure et de m’occuper à fond de mes réseaux sociaux pour voir où cela peut me mener », nous confiait-elle récemment au retour d’un voyage au festival de Coachella, à l’invitation de l’enseigne Claire’s. Ses réseaux, ce sont YouTube, où elle a plus de 1,3 million d’abonnés, et Instagram avec près de 900 000 followers, fédérant une communauté composée, selon elle, à 80 % de filles de 13 à 17 ans pour lesquelles elle représente, comme dans sa famille de quatre enfants, le modèle de la grande sœur.

Sa carrière démarre en 2012 quand elle poste depuis l’ordinateur parental des vidéos sur YouTube où elle met en scène des petites figurines Petshop. Fille d’un médecin et d’une infirmière, Zoé filme aussi sa petite sœur en train de chanter. « Il y a même une vidéo qui a atteint plus de 200 000 vues, j’étais choquée ! » raconte-t-elle dans un clip fêtant son millionième abonné produit par Studio71, filiale de TF1 avec laquelle elle est sous contrat. En 2015, elle crée sa chaîne Juste Zoé, qui atteint vite les 100 000 abonnés. « Au début, je mettais des vidéos où on ne voyait pas ma tête, et puis je me suis dévoilée au fil du temps », raconte-t-elle. La recette du succès ? « Je parle de ma vie, et les gens se reconnaissent », estime la jeune femme qui écoulera, à 16 ans, 15 000 exemplaires d’un livre dans lequel elle aborde « tous les sujets qui concernent les adolescents ».

Vif intérêt des marques

Évidemment, les sollicitations n’ont pas tardé. « Au début, je contactais les marques. Et puis elles ont commencé à m’envoyer des produits pour que j’en parle dans mes vidéos. La rémunération est venue après », détaille-t-elle. Zoé représente aujourd’hui le centre commercial Westfield, à Londres, l’enseigne Claire’s, les cosmétiques Kiko, les vêtements de fitness Oceans 

Apart, et elle tourne des clips pour Yop ou le TGV… Elle dit refuser les propositions trop contraignantes et s’assurer que les produits soient bons pour la santé. « On a créé une société avec mes parents, tout l’argent va directement dedans, je ne m’en occupe pas », élude-t-elle quand on évoque ses revenus. « Au début, quand elle nous a dit qu’elle voulait monétiser ses vidéos, on a rigolé. Aujourd’hui, les revenus mensuels qu’elle en tire lui permettraient d’en vivre confortablement », raconte Anthony, le papa, « sacrément fier de ce qu’elle a réussi à faire, d’autant qu’elle a tout géré toute seule »

Mondadori, qui a lancé en avril un magazine dédié à l’influenceuse, prépare déjà un second numéro. « C’est une jeune fille très ancrée dans la réalité et qui parle très bien de sa communauté », souligne chez l’éditeur Nathalie Viard. Révisions ou pas, Zoé s’est investie à fond comme rédactrice en chef. Plus tard, la youtubeuse aimerait bien faire des études de communication et de marketing, « pour voir la face cachée de la relation avec les marques », glisse-t-elle. Mais ça, ce sera après le bac…

Parcours

2012. Premières vidéos sur YouTube. 

2015. Lancement de sa chaîne Juste Zoé. 

2017. Parution de Juste a girl Zoé, vie et avis d’une jeune fille de 16 ans, aux éditions Le Quartier des écrivains.

2018. Sa chaîne YouTube dépasse le million d’abonnés.

2019. Sortie du magazine Juste Zoé.

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