Distribution
En 2018, la proportion de vêtements produits par l'enseigne de manière durable, ou «éco-conçus», était de 5%: elle passera à 70% d'ici cinq ans et 100% en 2030.

L'enseigne française de magasins de vêtements Kiabi s'est donné pour objectif de concevoir et produire de manière durable 100% de ses collections d'ici 2030, tout en maintenant sa politique de «petits prix», a annoncé lundi 24 juin le PDG du groupe nordiste, Nicolas Hennon.

«Il y a urgence climatique et la planète n'attendra pas: notre entreprise a le devoir de se réinventer» face notamment au fait que la mode est accusée d'être la deuxième industrie la plus polluante au monde, a affirmé Nicolas Hennon lors d'une conférence de presse.

En 2018, la proportion de vêtements produits par l'enseigne de manière durable, ou «éco-conçus», était de 5%: elle passera à 70% d'ici cinq ans et 100% en 2030, a précisé la directrice des collections de Kiabi Béatrice Héricourt.

Ainsi, en 2020, 100% des jeans en denim hommes et femmes seront délavés au laser, «permettant notamment d'économiser 10 litres d'eau et 22 grammes de substances chimiques» par vêtement, selon le groupe non coté, qui fait partie de l'Association familiale Mulliez (Auchan, Decathlon, etc.)

Pour l'été 2019, dix millions de pièces de coton bio ont été produites et huit fois plus de produits «durables» sont vendus dans les 509 magasins que compte l'enseigne, présente dans 18 pays.

Écraser les marges

«Cette démarche RSE [responsabilité sociale et environnementale] est inscrite au coeur de notre plan stratégique et implique équipes, fournisseurs et clients», a affirmé Nicolas Hennon.

Pour parvenir à maintenir ses prix –le tee-shirt, même en étant produit avec du coton bio, restera à 3 euros, assure Béatrice Héricourt–, l'enseigne encourage ses fournisseurs de longue date à investir, «décortique» chaque produit afin «d'optimiser sa fabrication» et «écrase ses marges».

«La mode, si elle doit devenir éco-responsable, doit rester à petits prix, tout en respectant ses fournisseurs», a-t-elle soutenu, un vêtement chez Kiabi coûtant en moyenne 7,30 euros.

Le groupe a également l'intention de «produire moins», grâce notamment à l'analyse des données de ses clients: «Le but, ce n'est pas d'avoir des quantités astronomiques de soldes car ce n'est pas vertueux», a souligné B2atrice Héricourt.

Fondé en 1978, Kiabi, qui a dégagé un chiffre d'affaires de 1,9 milliard d'euros en 2018 (+2,1% sur un an), promeut également une mode inclusive, comprenant des collections «grandes tailles» mais aussi adaptées aux «morphologies atypiques et aux maladies et accidents de la vie», tels que de la lingerie post-opératoire ou des vêtements pour enfants handicapés, a également souligné Béatrice Héricourt.

 

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