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- Juliette de Blegiers, à l'instinct
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Pour Juliette de Blegiers, l'approximatif n'a pas sa place. Mais cela n'a pas empêché cette femme de convictions de parier sur une entreprise en perdition.
Rien ne prédestinait Juliette de Blegiers à reprendre l’atelier de sculpture Leblon Delienne. «J’ai suivi une formation classique d'école de commerce avec des stages en agence de pub, dans une banque et dans la vente», détaille-t-elle. Le monde des affaires, elle le connaît par cœur. Et pourtant son regard s’est tourné vers l’artisanat et le savoir-faire. Une passion qu’elle a vu naître lors d'expériences aux côtés de maîtres chez Dior, Balenciaga et Baccarat. «L'intervention de la main de l’homme m'émerveille, tout ce côté créatif m'a séduite.»
Guidée par cette passion, elle s’inscrit à des cours du soir sur l’histoire du mobilier à l’école Boulle puis à des cours d’histoire de l’art à l’école du Louvre. S'ensuit une proposition plus qu'alléchante pour devenir directrice du développement des quatre marques du groupe Héritage Collection : Coquet, Jaune de Chrome, Porthault et Leblon Delienne. «C’est lors de mon second congé maternité que j’ai appris que le groupe voulait se séparer de la marque Leblon Delienne pour liquidation judiciaire.» Ayant à cœur de ne pas terminer une histoire qui dure depuis plus de trente ans, et convaincue du potentiel de cette marque, elle démarche deux businessmen qui deviendront ses partenaires en affaires : Jean-Pierre Lutgen, fondateur des montres Ice Watch et Olivier Etienne qui en gère la distribution. Armés d’un dossier en béton, Juliette et ses associés obtiennent gain de cause. Le 25 avril 2018 signe le nouveau départ pour l’atelier. «On parle d’une page blanche mais il y a quand même un existant. Dès le départ, ils m’ont fait confiance. J’étais touchée qu’ils se lancent dans cette aventure, un peu à l'aveugle. À leur place, face à une jeune maman, j’aurai eu quelques doutes.»
Une armée d'artistes
Celle-ci ne se considère pas comme une artiste, elle gère une armée d’artistes : Marcel Wanders, Kelly Hoppen, Arik Levy, des street artists… Ces futures collaborations, elle les repère en suivant son instinct. «Au fil des rencontres aussi. J’aime aller au contact des gens, surtout lors de mes voyages.» Entre la design week de Milan, les biennales et l’atelier de création Leblon Delienne en Normandie, sa famille reste quand même une priorité. «Il m’arrive de culpabiliser, mais je me dis qu’il est important pour mes filles qu’elles aient un exemple et qu’elles prennent conscience de la valeur du travail.» Une transmission qu'elle essaie également d'appliquer au travail en donnant des opportunités aux jeunes. «Je fais un métier de passion, je ne me vois pas reconstruire quelque chose d’autre, j'aime les histoires sur le long terme. Il faut déjà que l'on trouve notre rythme de croisière», tempère la cheffe d’entreprise. Incontestablement la tête sur les épaules.