Étude
Le turnover des dirigeants des principales entreprises mondiales a atteint un niveau record (17,5%) l’an passé, selon les résultats d’une étude menée par PwC.

Le turnover des dirigeants des principales entreprises mondiales a connu une forte accélération en 2018, passant de 14,5% en 2017 à 17,5% pour atteindre un niveau record depuis près de 20 ans. C’est ce que révèle la dernière version de l’étude CEO Success publiée par Strategy&, l’entité de conseil en stratégie de PwC, qui analyse le turnover de dirigeants dans les 2500 plus grandes entreprises cotées en bourse à travers le monde.

Ce taux est supérieur à la moyenne des dix dernières années. Le phénomène se constate dans toutes les régions et affiche une forte hausse en Europe de l’Ouest (19,8%), la Chine étant la seule exception à cette tendance. Les experts notent une importante hausse dans les économies dites matures (comme l’Australie, le Chili ou la Pologne) avec un taux de 21,9% et presque aussi élevé pour le groupe Brésil/Russie/Inde (21,6%). Les niveaux les plus bas se situent en Amérique du Nord (14,7%).

La communication en première ligne

Les secteurs qui subissent le plus fort turnover sont respectivement les entreprises du secteur de la communication (24,5%), suivies des fournisseurs de matières premières (22,3%) et d’énergie (19,7%). Les entreprises du secteur de la santé ont quant à elles connu le plus faible taux de turnover de dirigeants en 2018 à 11,6%.

Les experts notent également une augmentation du nombre de dirigeants remerciés pour des manquements à l’éthique. Près de 40% des dirigeants d’entreprise qui ont été remerciés (20% des départs provoqués) l’ont été pour des manquements à l’éthique. Ces derniers sont plus nombreux que ceux qui ont été destitués pour des raisons de performances financières. Cette variation a presque doublé par rapport à celle constatée en 2017 (26%). Un phénomène qui peut s’expliquer par plusieurs facteurs sociétaux et l’intervention plus fréquente d’autorités réglementaires.

Enfin, la durée médiane des mandats des dirigeants est de 5 ans. Les experts PwC notent cependant des disparités selon les zones géographiques. En effet, les dirigeants nord-américains sont les plus enclins à rester sur le long terme (30%), suivis par les dirigeants d’Europe de l’Ouest (19%), du Japon, du  groupe Brésil/Russie/Inde (9%), et de Chine (7%). Les experts constatent que la durée des mandats est de moins en moins longue, ce qui peut avoir un impact sur la performance des dirigeants qui se succèdent.

Des femmes CEO toujours aussi marginales

La part des femmes devenues dirigeantes en 2018 est de 4,9%, soit une légère baisse par rapport au record de 6% atteint en 2017. Toutefois, la tendance est à la hausse depuis 2008 (+1%). Les taux les plus élevés en 2018 ont été enregistrés dans le groupe Brésil/Russie/Inde, en Chine et dans d’autres pays émergents. Au contraire, en 2017, les experts relevaient que le record avait été atteint grâce à une hausse de 9,3% du nombre des nouvelles femmes dirigeantes aux États-Unis et au Canada. Le secteur des services publics comptait le plus grand nombre de femmes dirigeantes (9,5%), suivi des services de communication (7,5 %) et des services financiers (7,4%).

Enfin, l’étude PwC fournit d’autres enseignements sur le profil des nouveaux dirigeants. Les dirigeants d’entreprise ont en moyenne 53 ans, sont 33% à posséder un MBA (contre 36% en 2016) et autant à avoir eu une expérience professionnelle à l’international (contre 24% en 2016 et 45% en 2012). Enfin, seuls 17% des dirigeants nouvellement nommés viennent d’une autre entreprise (1 point de moins qu’en 2016) et 15% viennent d’un autre pays que celui de l’entreprise.

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.