Numérique
Un groupe d’économistes, dont sont membres les hétérodoxes Thomas Piketty et le Prix Nobel Joseph Stiglitz, ont estimé que les propositions de taxes sur le monde numérique de l’OCDE était «extrêmement insuffisantes».

Les propositions de l'OCDE pour la taxation des bénéfices des multinationales et notamment ceux des géants du numérique «ne sont pas assez ambitieuses», a regretté jeudi 19 septembre un groupe d'économistes internationaux, dont le Français Thomas Piketty et le Prix Nobel Joseph Stiglitz. «Les propositions sur la table de l'OCDE ne sont pas assez ambitieuses», a affirmé Thomas Piketty lors d'une conférence de presse au terme d'une réunion de deux jours à Paris de la Commission indépendante pour la réforme de l'impôt international (ICRICT), une commission formée par des économistes qui oeuvre pour élargir le débat sur les questions fiscales.

Intégrer l’ONU dans le débat

«Les discussions qui ont commencé à l'OCDE sont intéressantes, mais elles sont extrêmement insuffisantes», a-t-il ajouté, aux côtés de l'Américain Stiglitz, de l'économiste indienne Jayami Ghosh, de l'avocate et femme politique ougandaise Irene Ovonji-Odida et de Susana Ruiz, responsable de l'ONG Oxfam pour la justice fiscale. Les membres de cette commission plaident notamment pour que l'ONU s'empare de ces questions fiscales afin qu'elles ne soient pas uniquement monopolisées par l'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE), qualifié par Thomas Piketty de «club de pays riches».«On a fait des strapontins pour les pays du Sud au sein de l'OCDE, mais ils n'ont pas de voix au chapitre», a-t-il regretté, craignant que les discussions actuelles n'aboutissent à «remettre des profits localisés actuellement dans les paradis fiscaux pour les transférer dans les pays riches».

L'OCDE s'est donnée jusqu'à la fin de l'année pour trouver un accord afin d'établir une fiscalité internationale adaptée aux technologies du XXIe siècle, qui passe notamment par la taxation des GAFA, acronyme qui correspond aux géants du numérique Google, Apple, Facebook et Amazon. Ces discussions, qui étaient bloquées depuis 2015, ont repris en début d'année après la décision des États-Unis de lever leur opposition.

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