Environnement
Sous l'égide des Nations unies, les patrons de 30 grandes multinationales, regroupées dans l'Alliance des investisseurs mondiaux pour le développement durable, se donnent deux ans pour apporter au secrétaire général de l'ONU des recommandations d'actions concrètes.

Comment inciter le secteur privé à débourser les milliards de dollars nécessaires au financement du développement durable ? Sous l'égide des Nations unies, les patrons de 30 grandes multinationales se sont engagés le 16 octobre à trouver des solutions. Baptisé Alliance des investisseurs mondiaux pour le développement durable et coprésidé par les dirigeants de l'assureur allemand Allianz, Oliver Bäte, et de la Bourse de Johannesburg, Leila Fourie, le groupe a deux ans pour apporter au secrétaire général de l'ONU des recommandations d'actions concrètes.

«Combler les milliers de milliards de dollars qui manquent chaque année pour financer [les Objectifs de développement durables fixés par l'ONU] va nécessiter des initiatives et des niveaux de financement d'une toute autre échelle» que ce qui se fait actuellement, explique à l'AFP Jay Collins de la banque américaine Citigroup. «Nous voulons aider à utiliser les quelque 15 000 milliards de dollars d'actifs que les personnes présentes [dans cette alliance] représentent pour passer à l'étape supérieure car de simples progrès linéaires ne suffiront pas», ajoute-t-il.

De plus en plus de grandes multinationales promettent de ne plus se soucier seulement du profit à court terme et de prendre à bras le corps la problématique du développement durable. Elles se sont toutefois montrées dans le passé hostiles aux régulations contraignantes.

Implication du secrétaire général de l'ONU

L'Alliance, qui inclut les dirigeants de grandes banques comme Citigroup, Banco Santander, UBS, de gestionnaires d'actifs comme Pimco et d'entreprises comme Safaricom, «entend utiliser l'expertise [de ces entreprises], leur influence et leur sens des affaires» pour stimuler les investissements à long terme dans le développement, souligne un communiqué.

L'implication personnelle du secrétaire général de l'ONU et de patrons d'entreprises puissantes aux profils variés «va permettre un travail collectif de lobbying auprès des institutions multilatérales qui ne répondent pas forcément à nos attentes», estime Miriem Bensalah-Chaqroun, directrice générale de l'entreprise marocaine Les Eaux Minérales d'Oulmès. Comme d'autres participants, elle insiste notamment sur «une plus grande cohérence au niveau des normes» définissant les investissements dans le développement durable ainsi que sur la nécessité d'imaginer plus «d'outils financiers innovants», comme les obligations vertes, qui ont la particularité de financer des investissements en faveur de la transition énergétique et écologique.

Ce dernières «prennent de l'importance et c'est très bien», souligne Scott Mather, responsable des investissements chez Pimco, l'un des plus grands gestionnaires d'actifs au monde. «Mais il faut aller au-delà de ces projets très spécifiques et inclure tout un tas de problématiques relevant du développement durable» comme la santé ou l'éducation, ajoute-t-il.

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.