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Europe 1 lance une grande campagne de marque. Constance Benqué, directrice générale du pôle news de Lagardère, et vice-présidente des radios, et Marie Renoir-Couteau, directrice générale de la régie publicitaire, exposent leur stratégie pour reconquérir les audiences.

Vous lancez une ambitieuse campagne de pub pour Europe 1. Avec quel pitch?

Constance Benqué. Elle a été construite avec l'agence Romance pour créer un choc de considération avec comme signature « Écoutez le monde changer ». C'est une campagne de marque pour redéfinir le positionnement d'Europe 1. Nous revendiquons notre offre sur l'information et le son avec une prise de parole de leader alors que nous sommes challenger. Nous avons envie que les auditeurs aillent sur Europe 1, l'écoute et restent car le produit est bon. 

Marie Renoir-CouteauPendant quinze jours, à partir du 29 octobre, nous avons 20 000 faces en affichage, puis une campagne digitale sur les réseaux sociaux et les applis de presse news et enfin un vaste plan presse avec 100 parutions jusqu'à fin 2019. Alors que notre offre est généraliste, notre campagne est très news. On veut être référent sur l'info et créer un impact fort. 

 

Contrairement à vos concurrents, vous ne misez pas sur vos journalistes maison...

C.B. Parce qu'ils nous fallait un choc. Depuis le début, je répète que le succès du nouvel Europe 1 passera par nos talents maison. Ils sont clés dans cette reconquête.

M.R.C. Mais l'enjeu, c'est la marque et son repositionnement.

 

Comment se passe la greffe avec cette nouvelle grille de rentrée?

C.B. Sous le signe de la cohérence, de l’envie, de l’énergie et du collectif. Tout ira pour le mieux dès que nous aurons des éléments tangibles de redressement. On s'apaise et l'on attend les audiences Médiamétrie de mi-novembre, que nous comparerons à celles du printemps, puisque nous avions perdu des auditeurs en cours de saison. Mais nous avons du temps, comme Arnaud Lagardère l'a redit.

M.R.C. On sent une belle cohésion en interne. Et les retours de l'extérieur, via les réseaux sociaux comme les annonceurs, réunis au Lagardère Racing en septembre, sont positifs. Ils apprécient la modernité de Philippe Vandel, de Matthieu Belliard ou de Matthieu Noël. D'ailleurs, les opérations spéciales et le sponsoring sont en croissance. En podcasts, Christophe Hondelatte affiche +25 % depuis que sa quotidienne est disponible en amont de sa diffusion à l'antenne. 

 

Vos deux prédécesseurs avaient dit que ce serait dur, long et qu'ils n'étaient pas certains d'arriver à redresser les audiences...

C.B. J'espère que ce ne sera pas trop long. Dur, tout le monde le sait mais c'est aussi agréable de porter un projet de cette envergure. Surtout tant que l'on est dans cette énergie-là.

M.R.C. Et on a plutôt envie de se dire qu'on va y arriver. 

 

Pourquoi avoir créé un seul service marketing, régie et éditeur?

C.B. Parce que tout est lié dans nos métiers. C'est Marie qui dirige la communication, la stratégie, le marketing et la régie.

M.R.C. C'est penser l'offre éditoriale en cohérence avec nos revenus. Cette nouvelle organisation fait éclater tous les silos. Elle permet à la régie de travailler en intégré avec nos éditeurs. Notre offre est compacte et intelligible. On peut facilement établir des passerelles entre les marques et entre les rédactions.

 

Quels changements imposent le nouveau périmètre, sans une grande partie des magazines cédés à CMI Média? 

C.B. La fin de la branche Lagardère active a été une opportunité de sortir d'un fonctionnement hiérarchique lourd pour le pôle news. Nous avons maintenant un fonctionnement de start-up avec des marques historiques, influentes et ancrées dans le quotidien des Français. Nous voulons développer des synergies entre elles, sachant qu'elles touchent 6,9 millions d'auditeurs par jour, 4,5 millions de lecteurs chaque semaine et plus de 14 millions de visiteurs uniques par mois. À la suite de la vente des télés, la rédaction de Paris Match va d'ailleurs nous rejoindre au premier semestre 2020 dans le 15e arrondissement de Paris. 

 

Pourquoi Hervé Gattegno assure-t-il désormais la direction générale des rédactions de Paris Match et du Journal du Dimanche

C.B. Les rédactions sont indépendantes les unes des autres mais notre objectif est de renforcer et de moderniser le contenu éditorial du Journal du Dimanche et de Paris Match, de consolider leurs diffusions et les recettes publicitaires et d'accélérer la transformation digitale pour conquérir de nouveaux lecteurs. 

 

Quels sont vos résultats publicitaires pour 2019?

M.R.C. On est en retrait sur la radio, de 10 % environ. Mais les FM se portent bien. Sur le digital, les résultats sont très bons avec une forte progression sur l'audio-digital. On est en positif sur la presse, on frôle le positif à deux chiffres dans un marché à -8 %.

C.B. C'était l'année des 70 ans de Paris Match et cela a bien marché. Et le Journal du Dimanche fonctionne bien.

 

Quels sont vos objectifs pour 2020?

C.B. Le redressement d'Europe 1, la transformation sur la presse via les abonnements numériques. Imaginer que Le Journal de Demain, la newslettter du Journal du Dimanche a atteint 65 000 abonnés sans promo ou campagne particulière. Je veux aussi accélérer la divertification de nos marques.

 

Et côté régie, marketing et stratégie?

M.R.C. On veut adresser notre offre en tranverse via quatre ancrages : le storytelling et le brand content, l'engagement, le côté franco-français et notre présence auprès des leaders d'opinion. On doit miser sur l'intelligence de nos audiences.

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