Social media
Twitch a récemment ouvert un bureau à Paris et présenté en France son offre publicitaire articulée autour notamment du sponsoring de streamers. Quel intérêt pour les marques ? Faut-il sauter le pas et si oui, comment ?
1. Chasser les idées reçues
Non, Twitch n’est pas réservé aux passionnés de jeux vidéo. Si la plateforme propose de regarder ces derniers en train de jouer, elle donne aussi accès à d’autres types de contenus : sport, e-sport, contenus créatifs, talk-shows, musique… « Twitch se diversifie… Cela ouvre le champ des possibles », expose Alexandre Chambas, webmarketeur à l’agence digitale NewQuest. Plus important encore, la plateforme est basée sur les interactions permanentes entre les utilisateurs et les streamers (producteurs de contenus), via un chat. Seconde idée reçue : la cible est jeune. Cette fois, cela se vérifie : l’audience est essentiellement masculine et 47 % des utilisateurs ont entre 16 et 24 ans. Un repaire de clients potentiels, issus d’une génération souvent difficile à cibler.

2. Miser sur le sponsoring
« Après le display, le sponsoring de streamers a beaucoup de potentiel en termes de publicité », avance Johan Spiga, directeur général de Mad Monkeys Consulting, une agence de conseil en stratégie de communication et marketing. La plateforme offre la possibilité de contractualiser avec eux pour faire des démonstrations produits… « Il y a des tabous sur YouTube autour du sponsoring. Le naturel présent sur Twitch apporte autre chose », analyse Alexandre Chambas. Un « naturel » qui tient surtout aux diffusions en live. Peur des dérapages ? « Il y a une petite prise de risque mais cela reste un contrat. Les streamers tiennent à rester crédible devant leur communauté, à ne pas dire n’importe quoi », pointe l’expert.

3. Connaître les alternatives
Twitch propose aussi du pre-roll et des offres personnalisées autour de l’influence. « La plateforme Bounty Board permet de déposer des offres, détaille Johan Spiga. Twitch essaie de faciliter les relations entre les streamers et les marques. » Ces dernières fixent les règles, comme le nombre minimal d’utilisateurs connectés à avoir pour débloquer le montant promis au streamer.

4. Casser les codes
Mais Twitch reste récent et les études de cas sont peu nombreuses. Chaque marque qui s'y lance passe pour novatrice. Des exemples ? Kellogg’s organise sur quatre sessions (18 et 25 octobre, 8 et 15 novembre) un quizz de rapidité. Le but : répondre à des questions posées par Solary – team et WebTV sur l’e-sport –, pour gagner des consoles et des Pass pour accéder à des jeux en ligne. Autre exemple, WWF France a créé avec l'agence We Are Social le défi #NoBuildChallenge sur Fortnite consistant à demander aux joueurs de se passer des ressources naturelles qui permettent de progresser dans le jeu. L’opération a généré 1 million de dollars.

5. S’organiser en interne
Convaincu ? Inutile toutefois de se lancer sans moyens. Il va falloir proposer des contenus en direct : « Il faut en interne une personne à l’aise avec cela, qui fait preuve d’ouverture d’esprit, de jeunesse », remarque Alexandre Chambas. Côté budget, « le montant est encore intéressant car le réseau se développe et les streamers veulent se professionnaliser », estime l’expert. 
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