Grand prix Stratégies du sport 2019
La Fédération internationale de volley-ball, épaulée par Landor, s'engage face au fléau que constituent les filets de pêche abandonnés. À la clé, une opération de recyclage et de sensibilisation baptisée The Good Net project, visant à mettre en lumière ce danger majeur pour la faune marine ainsi que la marque FIVB.

Le plastique est partout. Des rives de l’océan Indien à la banquise - ou plutôt ce qu’il en reste - de l’Arctique en passant par le grand large, la mer asphyxie. Mais d’autres menaces, tout aussi sournoises quoique moins visibles, menacent les océans. Chaque année, ce sont ainsi 640 000 tonnes de filets de pêche qui finissent abandonnés dans les eaux du monde entier, capturant et tuant par la même occasion des millions d’espèces marines. Ces filets fantômes - ou « ghost nets » - constituent un problème majeur dont la Fédération internationale de volley-ball (FIVB), accompagnée de l’agence Landor, a choisi de faire son cheval de bataille. « Le projet a immédiatement fait l’unanimité. D’une part, parce que le rapport avec le filet, qui constitue un élément fondamental de notre sport, est évident. D’autre part, parce que c’est aussi le rôle d’une fédération comme la nôtre que de promouvoir le sport, la santé publique et le bien-être collectif, qui passent tous par la protection de l’environnement », contextualise Anna Sarafianou, directrice marketing de la FIVB, qui compte 222 fédérations nationales - un record pour un sport collectif.

Des océans au beach-volley

« Dans un monde où les marques doivent se positionner, l’idée était vraiment que, d’un point de vue branding, les actions menées par la Fédération soient associées à la marque et en accord avec les valeurs qu’elle défend », éclaire Luc Speisser, président de Landor Europe et de Landor Paris. À la sortie, un projet baptisé The Good Net project, soit une initiative durable conçue pour récupérer les filets de pêche perdus en mer et les recycler en filets de volley-ball installés sur les plages du monde entier à l’occasion de grands rendez-vous sportifs inscrits au calendrier. Ces « good nets » sont brodés avec des images de créatures marines en danger (tortue, baleine, dauphin…) et invitent aux dons pour poursuivre lesdits efforts en faveur de la faune marine. Dans cette entreprise, la FIVB a su bien s’entourer, nouant un partenariat avec le groupe de conservation marine Ghost Fishing tout en se joignant, grâce au soutien du Comité international olympique (CIO), à la campagne de lutte contre la pollution plastique marine des Nations unies « Clean Seas », née en février 2017. « Le coût de ces opérations de repêchage et de recyclage est assez élevé et nécessite un savoir-faire spécifique. C’est la raison pour laquelle nous essayons de monter ces opérations avec le soutien de sponsors », ajoute Anna Sarafianou.

Soutien d'ambassadeurs

Depuis le lancement en mars dernier sur la mythique plage de Copacabana à Rio de Janeiro, berceau du beach volley, les « good nets » ont également été aperçus à Rome (Italie) et Hambourg (Allemagne) à l’occasion de rencontres internationales. À cette visibilité vient s’ajouter le soutien d’ambassadeurs tels que les champions olympiques et mondiaux Giba Godoy Filho et Bárbara Seixas. « En tant que joueurs de volleyball, les filets sont au centre de notre jeu et de notre plaisir. Et on adore la plage. Pour nous, il était vraiment choquant d'apprendre que, dans les océans, il y a tant de filets qui font tant de dégâts invisibles », commente l’ancien international brésilien (319 sélections en équipe nationale), ambassadeur du projet, à propos de ce fléau qui représenterait au total 10 % de tous les déchets océaniques.

« Ce qu’on a constaté, c’est qu’au-delà des stars de la discipline pour qui cet engagement s’est fait naturellement, notre public est très sensible à ce sujet », se félicite la directrice marketing. Et le moins que l’on puisse dire est que le projet se fait un nom auprès du grand public. Quelques mois seulement après le lancement de l'initiative et l’apparition des premiers filets sur les plages, les retombées sont notables. À commencer par une couverture médiatique à la hauteur des enjeux (BBC, Sky Sports, Eurosport, Daily Mail, The New York Times, Globo, Olympics.org, France Inter…).

« Pour être francs, on a été surpris de l’ampleur que ça a pris », reconnaît Luc Speisser quant à cette opération amenée à se poursuivre dans les années qui viennent. « On travaille actuellement avec le CIO pour que le projet soit visible à l’occasion des Jeux olympiques de Tokyo de 2020 », lâche finalement Anna Sarafianou. En d'autres termes, une occasion rêvée de mettre tant les « ghosts nets » que la FIVB tout en haut de l’affiche.

Anna Sarafianou, directrice marketing de la FIVB

« Un potentiel mondial à exploiter »

« Après 2019, qui a marqué le lancement de l’opération, l’un des objectifs principaux de l’année 2020 sera d’aider les fédérations nationales à adopter et mettre en place le projet à l’échelle de leur propre pays. Les donations ne sont qu’une facette de The Good Net project, qui permet aussi d’être volontaire ou encore ambassadeur. Et quand on sait que la FIVB compte 222 fédérations, ce qui représente un record planétaire pour un sport collectif, on se dit qu’il existe un potentiel mondial à exploiter pour faire connaître ce problème méconnu et dramatique. »

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.