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Google fait dans la demi-mesure. Contrairement à Facebook et Twitter, Google autorisera les publicités à caractère politique avec, en contrepartie, un renforcement de ses règles.

Après la décision de Twitter de bannir toutes les publicités à caractère politique, et celle de Facebook de toutes les autoriser, Google a précisé sa position, plutôt tolérante pour les propos tenus par des candidats, estimant que «personne ne pouvait statuer sur toutes les affirmations et insinuations politiques». Le géant des technologies, qui tire l'écrasante majorité de ses revenus de la publicité, veut renforcer ses règles déjà en place en interdisant la publication de messages manifestement faux ou en empêchant le ciblage ultra-spécifique des électeurs. «Que vous soyez candidat aux législatives ou que vous placiez une annonce pour des meubles de bureau, nous appliquons les mêmes règles à tout le monde, il n'y pas d'exception taillée sur mesure», indique Scott Spencer, vice-président du groupe en charge des publicités.

Le moteur de recherche dominant compte renforcer son règlement pour lutter contre les deep fakes (photos ou vidéos truquées hyper-réalistes) et les annonces qui pourraient nuire de façon significative à la participation ou à la confiance dans le processus électoral ou démocratique.

En revanche, sur le problème des candidats qui chercheraient à disséminer des fausses informations, la position de Google se rapproche fortement de celle de Facebook. «Nous reconnaissons qu'un dialogue politique robuste constitue une part importante de la démocratie, et personne ne peut raisonnablement statuer sur toutes les affirmations politiques, contre-affirmations et insinuations», indique Scott Spencer. «Nous pensons que nous n'allons au final interdire qu'un nombre très limité de publicités politiques», ajoute-t-il. 

Comme à la télé

Google vend des espaces publicitaires sur les pages de résultats de recherche, dans les vidéos sur sa plateforme YouTube et dans des bannières sur des sites. «Étant donné les inquiétudes exprimées récemment et les débats autour des annonces politiques (...), nous voulons améliorer la confiance des électeurs dans les publicités de ce type qu'ils pourraient voir sur nos plateformes», explique Scott Spencer. Google précise qu'elle n'a jamais autorisé le ciblage très affiné pour les publicités politiques, et compte le restreindre un peu plus. Les seuls critères disponibles seront l'âge, le genre et la zone de résidence, sans compter le contexte (le message d'un candidat sur les impôts à côté d'un article sur l'économie, par exemple).

«Notre approche sera de cette façon alignée avec les pratiques de longue date de médias comme la télévision, la radio et la presse, et permettra aux publicités électorales d'être vues plus largement dans le cadre du débat public», ajoute Scott Spencer. Le groupe va en outre étendre ses règles sur la transparence (qui finance les publicités) aux élections dans les États américains, et non plus seulement au niveau fédéral. Ces modifications seront mises en place dès la semaine prochaine au Royaume-Uni à l'approche des élections, dans le reste de l'Union européenne d'ici la fin de l'année et partout ailleurs à partir du 6 juin 2020.

 

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