Distribution
Si l’opération commerciale américaine est une aubaine pour la distribution, bien des marques refusent de céder à ce qui est de plus en plus vu comme une folie consumériste en décalage total avec les enjeux climatiques actuels. Cette année, elles sont plus de 700 à s'y opposer en France.

Fin novembre 2020, vous ne verrez peut-être pas de campagne promotionnelle pour le Black Friday. Les députés ont adopté un amendement visant à interdire les promotions de l'opération, dans le cadre du projet de loi anti-gaspillage. Mais en attendant, si vous vous mettez à chercher des campagnes publicitaires sur le Black Friday, vous ne serez pas surpris d’entendre le son d’une machine à sous (exemple avec «Whopper shopper» de l’agence Grabarz & Partner pour Burger King) ou de voir un personnage déguisé en colis Amazon.

Mais les spots pour le Black Friday c’est aussi : -73% de moineaux domestiques à Paris, -52% de verdiers d’Europe, -35% de chardonnerets élégants dans vos jardins… La récente campagne «Fair Friday 2019» de Natures & Découvertes - Grand Prix Stratégies de l'influence et des relations publics 2018 - réalisée en interne, démarre de cette façon. Un an après, la marque détourne à nouveau les codes du Black Friday, en reprenant le concept Fair Friday, lancé par l’agence de communication digitale Disko, pour interpeller ses consommateurs sur l’impact des achats compulsifs sur l’environnement. 

Car oui, le dernier vendredi du mois de novembre, les sites d’e-commerce, comme Amazon ou Cdiscount et en fait, énormément de magasins, se livrent à une guerre des prix sans merci. Le géant américain Amazon n’attend d’ailleurs plus le jour J depuis cinq ans, avec son opération Black Friday Week. 

D’après le baromètre trimestriel de la Fevad, l'e-commerce français devrait peser 100 milliards d’euros en 2019, c’est 10 milliards de plus qu’en 2018. Mais face à ces chiffres qui donnent le tournis, des annonceurs ont changé de posture.

 

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Plus de 700 marques françaises (Nature & Découvertes, FoodChéri, Émoi Émoi, Bergamotte) tous secteurs confondus, ont pris le contre-pied en s’engageant au sein du collectif ponctuel Make Friday Green Again, lancé par la marque de vêtements éco-responsables Faguo. «Triez, réparez, recyclez, revendez» sont les mots d’ordre du deal. «Le vrai coût de cette journée est social et environnemental. Elle rend précaires les emplois en ne rémunérant pas les fabricants, les marques et les magasins. Elle contribue d’autre part au dérèglement climatique en encourageant la surproduction», scandait la marque française sur son site, le 6 novembre 2019.

Dans cette liste actualisée en temps réel, on note la présence de start-up et de petites, moyennes et grandes entreprises françaises. De son côté, le site e-commerce Camif emboîte à nouveau le pas en fermant cette année encore son site le vendredi 29 novembre. Autant d'initiatives qui entrent en résonance avec l'engagement croissant des marques à être plus responsables.

Les consommateurs sont-ils prêts à en finir avec le Black Friday pour autant ? Pas certain. D’après une étude Yougov réalisée fin octobre 2019 (1000 personnes représentatives de la population nationale française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas), seuls 38% d’entre eux estiment que cette tradition, rattachée historiquement à Thanksgiving aux États-Unis, et importée en France surtout par Amazon, devrait disparaître.

 

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