Trésorerie
Les conseils de Benoit Serre, partner au BCG et vice-président de l’ANDRH pour que votre entreprise se maintienne à flot, alors que tous les voyants sont au rouge.

« Si le sujet de la trésorerie n’est pas encore un problème majeur pour les grands groupes, il pourrait le devenir en fonction de la durée de crise mais aussi des conditions de sortie du confinement dont nous savons qu’elle sera progressive! En particulier dans les secteurs les plus touchés comme par exemple l’aérien, le tourisme ou l’automobile… En revanche dans les TPE, PME ou groupes de taille moyenne, le problème est déjà là! Il y a des entreprises en grandes difficultés, avec un niveau endettement très élevé, qui ne passent déjà pas le cap. Il commence à y avoir des morts sur le terrain. Avec une sortie progressive de confinement, les faillites, en particulier de petites sociétés, vont se multiplier dans certains secteurs. Les entreprises font face à un double phénomène : d’un côté les charges (salaires, loyers…) continuent d’arriver et de l’autre les commandes et le chiffre d’affaires s’effondrent. Sur la partie charges, certes le chômage partiel est une bonne solution mais les entreprises doivent tout de même avancer l’argent, avant de se faire rembourser dans les dix jours par l’Etat. Et cela ne concerne pas tout le monde : on compte 5 millions de personnes en en chômage partiel, sur les 27 millions d’actifs que compte l’hexagone.

 

« Empêcher des faillites liées au coronavirus»

 

Première réponse : il faut agir sur les charges ! En utilisant les dispositifs mis en place par le gouvernement pour soulager la trésorerie des entreprises : les reports de charges sociales et fiscales pour les mois de mars et avril d’abord. Certains réclament des annulations totales de charges pour les petites entreprises. Toujours pour les PME, il y a aussi la possibilité de décaler les autres charges: loyer, électricité, gaz... Les TPE peuvent aussi demander une aide de 1500 euros à l’Etat. Toutes les entreprises peuvent aussi demander un prêt à leur banque qui sera garanti par l’Etat qui a réservé 300 milliards pour cela. L’Etat est déterminé à empêcher des faillites liées au coronavirus.
Deuxième solution de bon sens : échanger avec ses fournisseurs et créanciers, pour s’accorder sur des délais de paiement. Par exemple une entreprise a négocié de payer 50 % de ses créances à ses fournisseurs, en fixant une échéance post covid pour le reste. C’est la première étape avant de d’envisager des solutions comme l’emprunt bancaire. Du côté des factures, il y a aussi l’affacturage (confier le recouvrement de ses factures à un organisme financier contre un paiement anticipé de ce dernier). L’affacturage peut avoir un intérêt si vous arrivez à obtenir des engagements de vos clients de vous régler à 60 jours par exemple au lieu de 30. Si vous n’avez pas de garantie d’être payé, c’est une solution qui pourra se révéler couteuse à terme. L’Etat donne l’exemple en s’engageant à rembourser sous dix jours le chômage partiel aux entreprises et en poussant les entreprises qui le peuvent, notamment les plus grandes, à ne pas décaler le paiement de leurs fournisseurs PME. »

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