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Les salariés d'Amazon sont appelés à la grève à compter de ce mercredi 8 avril 2020 par la CFDT tandis que SUD-Solidaires réclame la fermeture de ses sites et a déposé une demande d'assignation en ce sens.

« Après des échanges infructueux entre les organisations syndicales et la direction d'Amazon (...) et malgré les injonctions publiques du gouvernement à assurer la sécurité sanitaire des salariés de l'entreprise, la situation est au point mort », explique la CFDT (2e syndicat) dans un communiqué, appelant « les salariés à exercer leur droit de grève dès ce jour ».

SUD-Solidaires a parallèlement « transmis mercredi une demande d'assignation en référé au tribunal de Nanterre pour réclamer la fermeture des six sites d'Amazon France Logistique sous astreinte d'un million d'euros par jour », a indiqué à l'AFP Laurent Degousée, en charge d'Amazon à SUD-Solidaires (1er syndicat).

Selon lui, « les inspections du travail ont agi de manière coordonnée ce week-end sur les six sites du groupe et procédé à quatre mises en demeure à Brétigny-sur-Orge (Essonne), Saran (Loiret), Lauwin-Planque (Nord) et Montélimar (Drôme) ». Ces mises en demeure ont été confirmées par la ministre du Travail Muriel Pénicaud devant la commission des affaires sociales du Sénat.

Muriel Pénicaud a précisé qu'il restait « quelques heures ou quelques jours pour étudier la mise en conformité de ces sites », alors que d'autres sites remplissaient « tout à fait les conditions ».

L'inspection du travail estime que le groupe n'a pas mis en place les conditions nécessaires pour éviter une « situation dangereuse » sur ces quatre sites. Malgré cela, « la direction de l'entreprise a confirmé aux représentants syndicaux qu'elle refusait toujours de remettre en cause son organisation du travail que nous qualifions de dangereuse pour les salariés, leur santé, leur vie », souligne la CFDT.

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« Plutôt que d'assumer ses responsabilités, Amazon empile des mesures inutiles comme la prise de température qui génère des concentrations de salariés avec un fort risque de contamination ou en engageant des "safety angels", des intérimaires chargés de faire respecter deux mètres de distance (entre deux salariés), alors que même un mètre est impossible, 500 salariés travaillant en permanence au même moment sur un site », a dénoncé Laurent Degousée. « Onze dossiers de salariés ont par ailleurs été transmis aux prud'hommes de Nanterre afin de faire valoir leur droit de retrait et le maintien de leur salaire », a-t-il ajouté.

Interrogée par l'AFP, la direction d'Amazon souligne « être en lien avec l'administration afin d'apporter tous les éclaircissements nécessaires sur les mesures mises en oeuvre dans (ses) sites et pour renforcer (ses) dispositifs d'information et de contrôle". Parmi ces mesures, elle cite "le renforcement des dispositifs d'information » et « des contrôles pour aider à changer les habitudes (renforcement de la signalétique sur les zones de distanciation clés et formation du personnel encadrant) ».

« La mise en demeure nous aide à parfaire et renforcer des mesures d'ores et déjà mises en place sur nos sites », assure-t-elle. Elle souligne aller même « plus loin que les recommandations des autorités sanitaires et gouvernementales » en distribuant « quotidiennement des masques », en assurant des « contrôles de température » et en faisant « appel à des volontaires afin d'aider chacun à rester vigilant et à vérifier que les distances de sécurité sont respectées ».

Amazon France dispose de six centres de distribution où sont préparées les commandes, quatre centres de tri et une dizaine d'agences de livraison auxquels s'ajoutent les bureaux parisiens, selon la direction.

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