Dossier Com corpo
Le groupe télécom a présenté en décembre dernier sa raison d’être. Bien loin d’une réponse à une mode, la démarche est le fruit d’un long travail associant l’interne et l’externe.

Orange n’a pas attendu que le sujet de la raison d’être soit sur le devant de la scène pour penser à son utilité. C’est le message porté par Béatrice Mandine, directrice de la communication et de la marque du groupe, inspiré de longue date par le « purpose » anglo-saxon. « Nous étions déjà dans une démarche de fédérer les salariés et de dépasser le court ou le moyen terme, explique-t-elle. Dès 2015, nous posions une philosophie d’entreprise : Human Inside. Cela a été l’un des points de départ à la réflexion sur la raison d’être. Cela a convergé avec la réflexion, en France, sur la loi Pacte, qui a été un prétexte à reprendre formellement des questions auxquelles nous avions déjà répondu (qui sommes-nous, qu’apporte-t-on au monde). » Officiellement, la raison d’être d'Orange est dévoilée en décembre 2019, par le PDG Stéphane Richard lui-même. Déroulée en quatre phrases, elle débute par une affirmation : « Orange est l’acteur de confiance qui donne à chacune et à chacun les clés d’un monde numérique responsable. »

Sa particularité ? Elle a été construite avec les salariés et les parties prenantes. Les collaborateurs ont été interrogés sur Twitter puis via l’application mobile Toguna, où 130 000 votes et 2 300 contributions ont été recensés. Pour les parties prenantes, Orange s’est appuyé sur le cabinet Wemean, qui a mené des entretiens avec des ONG, des journalistes et d’autres membres de son écosystème.

« Sur le terrain »

De la réflexion à la formalisation en passant par la co-construction, c’est aujourd’hui une nouvelle phase qui s’ouvre pour le groupe télécom. « Nous souhaitons lancer une nouvelle phase de concertation des salariés sur la base de la raison d’être, toujours via Toguna, pour voir ce que cela signifie sur le terrain », relate Béatrice Mandine. Autrement dit, une phase de « confrontation à la réalité » et de poursuite du dialogue, qui doit se prolonger jusqu’à mai 2020. C’est là qu’est prévue l’assemblée générale du groupe - maintenue pour le moment - à l’occasion de laquelle la raison d’être doit être soumise au vote des actionnaires en vue de son inscription dans les statuts de l'entreprise.

Cette démarche de longue haleine ne va pas sans difficulté. « Il fallait trouver une rédaction créant le consensus », se rappelle la directrice de la communication. Tout en évitant d’être « trop » consensuel. « Le risque est évident mais cela finit par un arbitrage de Stéphane Richard, cela devient un acte managérial. »

Dans la crise, la raison d’être pourrait être un soutien pour Orange. « Elle doit être pérenne, pas conjoncturelle. Il est important d’être soudés et la raison d’être y contribue, estime Béatrice Mandine. Ce n’est pas parce que nous l’avons formalisée que nous allons traverser mieux la crise, mais c’est bénéfique car elle permet d’embarquer les gens dans une même orientation. »

La raison d’être d’Orange :

« Orange est l’acteur de confiance qui donne à chacune et à chacun les clés d’un monde numérique responsable.

Notre mission est de garantir que, dans tous nos champs d’activité, le numérique soit pensé, mis à disposition et utilisé de façon plus humaine, plus inclusive et plus durable.

Orange s’engage à renforcer les libertés et la sécurité du quotidien numérique des personnes et des organisations.

Partout et pour toutes et tous, Orange déploie des technologies et des services innovants, grâce à l’engagement et à l’expertise de la communauté des femmes et des hommes du Groupe. »

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