L'indicateur du « moral des ménages », calculé par l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) sur la base de soldes d'opinion (différence entre proportion de réponses positives et négatives), a perdu 8 points en avril 2020 par rapport à mars: la chute la plus brutale depuis la création de cet indicateur en 1972.
Il est ainsi passé à 95 points, sous sa moyenne de longue période (100). Pour expliquer cette dégringolade, l'Insee souligne que son enquête du mois d'avril a été menée du 27 mars au 18 avril 2020, soit après la mise en place du confinement de la population le 17 mars, « alors que la collecte de l'enquête de mars s'était déroulée essentiellement avant la période de confinement ».
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Dans le détail, le solde d'opinion des ménages sur le niveau de vie futur en France a connu la plus forte baisse jamais enregistrée sur un mois pour se situer à -71, le niveau le plus bas « jamais atteint depuis le début de l'enquête ».
Les craintes des ménages concernant l'évolution du chômage ont augmenté, pour leur part, « très fortement en avril », gagnant 42 points pour atteindre « un niveau inégalé depuis juillet 2015 », a souligné l'Insee.
Par ailleurs, la part des ménages estimant qu'il est opportun d'épargner a connu une baisse de 5 points en avril, se situant à un niveau « nettement inférieur à sa moyenne de longue période ».
Sans surprise, la proportion de ménages estimant qu'il est opportun de faire des achats importants a chuté « lourdement », soit une perte de 43 points pour atteindre son plus-bas historique. En avril, les ménages ont aussi été plus nombreux qu'en mars à redouter que les prix augmentent au cours des douze prochains mois, a souligné l'Insee.