Fintech
Cyril Chiche est l’une des têtes de pont de la fintech française avec Lydia. Son application de paiement mobile touche un quart des 18-30 ans.

Il serait le mieux placé pour concurrencer PayPal en Europe. Fin février, à Paris, Cyril Chiche, quadra poivre et sel à montures épaisses, fend un groupe de jeunes un peu hipsters, ses salariés, pour se servir un café. Le siège de Lydia, rue Saint-Denis, répond à tous les codes des start-up, puisqu'il est situé dans le Sentier, poumon entrepreneurial de la capitale. Cyril Chiche a lui-même contribué à la déco. Si l’ambiance n’est pas à la banque, elle n’est pas non plus au baby-foot. « Chez Lydia, on est studieux et on ne la ramène pas, on ne fait pas de posts Medium et on n’aime pas les réseaux sociaux », plante le CEO. 

« Choqué »

Pour imposer son entreprise face aux grandes banques, Cyril Chiche bénéficie d'une levée de fonds de 40 millions d’euros à laquelle a participé le géant chinois Tencent. Indicateur de succès - et de l’ambition de la Chine en Europe -, c’est surtout « un début » pour le CEO qui veut développer son appli sur le continent. Sa réussite se mesure à l'expression qu'emploient déjà des étudiants : « Je te fais un Lydia ! » Convaincu que l’on ne doit pas regarder ses pieds pour avancer dans la vie, au risque de buter sur les obstacles, ce père de deux ados dit regarder loin.

Issu d’une famille de médecins, l'homme grandit dans une famille « aimante », se pique du gène entrepreneurial et suit les « bons aiguillages ». « Comme tout le monde je voulais travailler dans le luxe ou la finance. » La première voie échoue sur une proposition de stage non rémunéré au sortir de son école de commerce. « J’étais choqué. » Après avoir beaucoup voyagé lors de ses études – Pékin, Tokyo, New York… - il ressort avec un anglais impeccable et ce compliment qui lui restera : « street smart », qu’il traduit par « intelligent au sens pratique et non théorique », débrouillard. Cyril Chiche fait ses armes au marketing dans une boîte informatique B-to-B. « Ce qui m’intéressait à l’époque était le fait de comprendre et convaincre, et de vulgariser les sujets complexes », explique-t-il… ajoutant qu’il aurait « pu faire journaliste ».

Royaume

Ce job le mène par monts et par vaux, notamment aux États-Unis où il est aux premières loges pour observer l’effondrement de la bulle internet. Pas de quoi le dissuader de créer sa start-up dix ans plus tard. « J’aurais préféré arrêter la faim dans le monde, mais en voyageant, j’ai remarqué que les gens payaient avec leur mobile dans un pays sur-bancarisé comme le Japon, mais aussi au Kenya où ils n’ont pourtant que des mobiles classiques », raconte Cyril Chiche. Si ça marche dans ces deux pays, il n’y a pas de raison... Le nom de son entreprise, inspiré de l’ex-royaume de Lydie en Asie mineure, dit son ambition. C’est là que furent frappées les premières pièces de monnaie, et l’or qui les composait venait d'une rivière : le Pactole. 

Parcours

1992. Institut supérieur de gestion.

1995. SVP marketing Neartek.

2002. Cofondateur Avitis.

2011. Cofondateur Drinkon.me.

2013. Cofondateur Lydia.

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