Objectifs
Résoudre le problème du repliage de la tente. « Je rêve d’une tente que l’on jette en l’air et qui se monte toute seule. » Ce fantasme d’un chef de projet de Decathlon est devenu réalité en 2005 avec l’arrivée sur le marché de la tente Quechua 2 Seconds. Le succès est immédiat pour ce modèle pratique et léger qui démocratise les loisirs en plein air. Mais au fil des années, un défaut demeure : la tente s’avère un casse-tête à replier. « On a vu des motards l’abandonner sur leur lieu de campement car ils n’arrivaient pas à repartir avec », relate Benjamin Lafoux, designer produit Quechua. Quatre ans de travail et 50 prototypes ont été nécessaires pour résoudre ce problème récurrent.
Moyens
Un système breveté de déverouillage. Quechua a mis en pratique la méthode Decathlon : faire travailler ensemble un chef de projet, un ingénieur et un designer, permettant de réunir connaissance du marché, faisabilité technique et adaptation aux codes de la marque. « On s’enrichit les uns les autres, témoigne Alexandre Genero, ingénieur produit. De plus, chez Decathlon, on s’appuie sur une base de données d’ambassadeurs comme des guides de montagne. » Les développements produits sont toujours testés sur le terrain - pour Quechua, au pied du Mont-Blanc où se trouvent ses bureaux. Sachant que la plupart des utilisateurs ne lisent pas le mode d’emploi, il fallait un système intuitif. Le designer a fini par trouver l’idée (brevetée) de deux structures de parapluie de part et d’autre de la tente que l’on déverrouille en appuyant sur des boutons. Pour répondre aux attentes des consommateurs, l’espace intérieur est plus vaste et le tissu Fresh & Black préserve le campeur de la chaleur et de la lumière. Le groupe a également un objectif de réduction de son impact environnemental. Pour les tentes, le poste le plus polluant est la teinture des textiles. Celle-ci n’est donc teintée que sur le bas.
Résultats
Démarrage encourageant en Asie. Prévue pour un lancement en mars, la nouvelle 2 Seconds Easy ne devait arriver dans le réseau français que courant juin. La crise du Covid-19 a retardé la production en Chine, puis imposé la fermeture des magasins. Ceux-ci ont rouvert d’abord en Asie, où le démarrage est encourageant. Decathlon a fait le choix de se passer du transport aérien pour des raisons environnementales et aussi de coût en période de restriction des vols. Le groupe s’attend donc à des ruptures de stocks. « Mais on sera prêts pour l’année prochaine, philosophe Fabien Marescaux, chef de produit. On croit beaucoup à la location, nous avons des réservations depuis la mi-mai. Beaucoup de gens s’interrogent sur l’intérêt d’acheter, même si cela suppose des procédures particulières de reconditionnement et de désinfection. »
