En matière de stéréotypes, on a rarement vu mieux. C’est peu de dire que la dernière campagne de la Fédération nationale des chasseurs, destinée à casser l’image du chasseur aviné et bedonnant, suscite la raillerie. Pour attirer de nouvelles têtes dans un contexte de déclin inexorable du nombre de licenciés, la fédération a opté pour une mini-série digitale de huit épisodes, articulée autour d’un principe simple. Si certaines personnes n’ont pas le profil, ô surprise, elles chassent ! Mieux encore, leurs penchants cynégétiques les aideraient à retrouver leur « vraie nature ». Le hic, c’est que la série réalisée par la société de production Jack Fébus (Ecrans du Monde) et qui s’accompagne d'un plan média et influence (Facebook, YouTube, Instagram) orchestré par l'agence Repeat, se trompe sur toute la ligne. Entre deux bobos parisiennes s’extasiant devant du « chevreuil au quinoa », les « trucs de ouf » vécus par un jeune homme face à un sanglier et le « Je kiffe ça, la chasse à courre » d’une adolescente, c’est un florilège de clichés et autres représentations dignes d’un (très) mauvais caricaturiste. Pas de doute : si la connaissance de la faune par les chasseurs est à la hauteur de sa compréhension des publics, la biodiversité a du plomb dans l’aile.

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.