Consommation
Suite aux pannes récurrentes de la manette de la console Switch, et après que le directeur général de Nintendo a promis de toutes les réparer, l’association a estimé que le problème de fonds demeurait. Elle a décidé de porter l'affaire devant les tribunaux.

L'organisation de défense des consommateurs UFC Que Choisir a décidé déposer plainte pour «obsolescence programmée» contre le fabricant de console de jeu vidéo Nintendo, accusé par l'association de mettre sur le marché des manettes de jeu tombant très rapidement en panne, a-t-elle annoncé mardi. «L'UFC-Que Choisir porte plainte auprès du procureur de la République, ce jour, pour obsolescence programmée», a-t-elle annoncé dans un communiqué.

Le délit d'obsolescence programmée a été créé par la loi de 2015 sur la transition énergétique et la croissance verte. Les peines peuvent aller jusqu'à deux ans d'emprisonnement et 300 000 euros d'amende, voire 5% du chiffre d'affaires annuel. Que Choisir avait déjà dénoncé publiquement l'an dernier la fragilité de certaines manettes de la console Switch de Nintendo, recueillant de nombreux témoignages de consommateurs. En novembre dernier, «plus de 5 000 consommateurs» s'étaient ainsi manifestés auprès de l'association «en seulement 48 heures» pour «dénoncer la même panne récurrente», baptisée «Joy-Con Drift», a indiqué Que Choisir.

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En janvier dernier, le directeur général de Nintendo France saisi par Que Choisir s'était engagé à ce que Nintendo répare les manettes sans difficulté, «même hors garantie». Mais, selon l'association, les problèmes de fond demeurent, et «les signalements ont continué d'affluer auprès de l'association» après cet engagement. «Le dysfonctionnement étant connu depuis 3 ans, il est indispensable que le géant nippon suive désormais un scénario curatif plutôt que correctif», estime l'association. Selon Que Choisir, la panne «Joy-Con Drift» aboutit à «des mouvements fantômes inopinés, qui empêchent les consommateurs d'utiliser correctement leur console de jeux».

Une panne «universelle»

Selon l'association, «deux causes sont (plus que vraisemblablement) à l'origine de la panne : une usure prématurée des circuits imprimés, et un défaut d'étanchéité qui entraîne une quantité inquiétante de débris et poussières au sein du joystick». «65 % des consommateurs victimes ont constaté cette panne moins d'un an après l'achat des manettes», précise l'association. La panne apparaît «quel que soit le profil ou l'âge du joueur, même en jouant moins de 5h par semaine. 25 % des consommateurs ont même vu la panne survenir dans les 6 mois après l'achat, malgré la faible utilisation de la console», a-t-elle ajouté. Selon la loi, l'obsolescence programmée se définit «par l'ensemble des techniques par lesquelles un metteur sur le marché vise à réduire délibérément durée de vie d'un produit pour en augmenter le taux de remplacement».

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