Digital
Consultant auprès des acteurs de l’événement, observateur aguerri du secteur, Lionel Malard est l’initiateur de La Page Blanche, un événement 100% digital qui a beaucoup fait parler en juin. Il revient sur cette expérience.

Comment vous est venue l’idée de La Page Blanche ?

Lionel Malard. Cela faisait trois mois que la communauté événementielle était au point mort. Elle se morfondait, s’interrogeait sur ses métiers, son avenir… Il fallait trouver le moyen de remobiliser les énergies en créant l’événement, c’est-à-dire en donnant un rendez-vous en direct à une communauté, en l’occurrence celle de l’événementiel. Le contexte interdisant de l’organiser physiquement nous a logiquement conduits à opter dès la conception pour un format digital. Nous avons concentré tous nos efforts sur la création d’un contenu fort, riche et dynamique. Toute l’équipe mobilisée avait conscience que chaque seconde des huit heures de direct devait capter l’attention. Au final, La Page Blanche [ organisée le 4 juin dernier ] était une expérience pleinement inscrite dans l’époque que nous traversons.

Comment vous y êtes-vous pris ?

Sur le fond, nous avons réuni un comité éditorial composé de personnalités ayant une vision globale et non opérationnelle du marché. Les agences, les lieux, les prestataires n’étaient donc pas autour de la table à ce stade. Sur la forme, nous avons multiplié les formats de séquences (de 10 à 45 minutes), veillé à l’alternance d’échanges, de débats, de temps de pause utiles, de webinars… En fin de journée, nous avions même mis en place des ateliers participatifs dans lesquels les gens pouvaient, en visio, discuter entre eux. Pour créer du lien, nous avions mis en place un chat animé pendant toute la durée de l’événement, qui est devenu un vrai réseau social. En moyenne, un message toutes les 6 secondes y a été posté.

Avec quels résultats ?

Sur les 1 673 inscrits – annonceurs, freelances, acheteurs, chefs de projet, prestataires, etc. – nous en espérions 500. 1 404 se sont connectés pour suivre l’événement en live, mais avec 1 918 IP différentes, ce qui signifie que certains nous ont suivis sur plusieurs devices (au bureau, chez eux, en déplacement…). 84  % de participation pour un événement B to B gratuit, qui plus est pour une durée moyenne d’écoute individuelle de 2  h  30, c’est du jamais vu ! 593 personnes ont participé aux ateliers participatifs en visio. Depuis la mise en ligne des contenus en podcast, nous enregistrons plus de 400 nouveaux inscrits. Je pense que nous avons réussi à utiliser pleinement les capacités du digital pour faire se rencontrer les webspectateurs dans le cadre d’un programme événementiel qu’on pourrait assimiler à de la TV augmentée.

Le format 100% digital de La Page Blanche préfigure-t-il l’événementiel de demain ?

Je dirais qu’il s’agit simplement d’un format utile à la communication, au management, au business… du moment. Nous avons pu démontrer qu’il était possible d’organiser un événement, au sens expérientiel du terme, avec une audience 100 % digitale. Même si nous savons, évidemment, que l’événement physique possède davantage d’atouts. En revanche, nous n’avons pas cherché de modèle économique : tous ceux qui ont contribué à l’événement l’ont fait gracieusement, et je les en remercie.

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