Événementiel
Alors que de nombreux marchés de Noël ont été annulés cette année en raison de la crise sanitaire, des initiatives numériques voient le jour en soutien aux artisans exposants. Tour d'horizon des initiatives... et des questions qu'elles posent.

La problématique.

Avis de grand froid sur les marchés de Noël. Rendez-vous traditionnels de la période des fêtes, ils sont victimes cette année, eux aussi, du confinement et de l’interdiction de se rassembler dans l’espace public. Le fameux marché de Noël de Strasbourg a été obligé de revoir ses plans. A Paris, les organisateurs du marché des Tuileries ont jeté l’éponge. Partout en France, des manifestations n’auront pas lieu. Une nouvelle catastrophique pour les commerçants ayant l’habitude d’y participer, et dont une part essentielle du chiffre d’affaires annuel se trouve ainsi menacée. Au-delà, ce sont des lieux véhiculant la magie de Noël et valorisant la production artisanale et souvent locale qui disparaissent. Face à leur suppression et en parallèle de solutions « physiques » également trouvées par les organisateurs, des alternatives digitales se mettent en place.

 

Les dispositifs.

Celles-ci peuvent prendre différentes formes, initiatives spontanées ou projets plus aboutis. Sur Facebook, le « marché de Noël virtuel des créateurs artisanaux », un groupe privé dédié à la mise en relation des artisans et des consommateurs, affichait 12 300 membres moins d’un mois et demi après sa création le 9 octobre. A Amiens, un habitant lançait mi-novembre le site « Les chalets de Noël », afin de faire découvrir les produits de professionnels locaux. La start-up Masterbox, à l’origine spécialisée dans les coffrets-cadeaux, a décliné l’idée jusqu’à reproduire le principe des allées et des chalets sur la page d’accueil d’un site dédié lancé fin octobre, afin d’inciter à déambuler parmi les offres comme sur un vrai marché. L’entreprise promet pour décembre des webconférences avec le Père Noël pour plonger les plus petits dans l’ambiance.

De son côté, la Ville de Strasbourg, tout en travaillant en priorité à d’autres solutions, devait lancer fin novembre une plateforme numérique de mise en relation entre les habitants, les commerçants, les artisans et les associations de son marché. Dernier exemple, à Paris et en Ile-de-France, la Chambre de Commerce et d’Industrie a imaginé avec le site «Ma Ville Mon Shopping» une plateforme éphémère baptisée La Place de Noël, visant toutefois un objectif plus large : permettre aux commerçants locaux, même sédentaires, de vendre en ligne, en cette période de fin d’année.

 

Les questions en suspens.

Reste à espérer que ces initiatives aideront effectivement les commerçants à passer le cap. « Nous avons enregistré 11 000 commandes en octobre contre 3000 après le 29, date de lancement de notre marché de Noël », relate Vincent Naigeon, fondateur de Masterbox. Un démarrage prometteur. Sur la durée, ces actions au départ forcées par les circonstances pourraient contribuer à la digitalisation des petits commerces. Seul bémol, inévitablement, l’expérience de visite pour les consommateurs n’est pas la même. Etre au chaud derrière un écran est plus confortable mais moins authentique qu’avoir froid sur un stand de vin chaud, un gobelet fumant à la main...

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