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La Croix Rouge a dévoilé vendredi 27 novembre une campagne choc, créée par l’agence Epoka, pour alerter sur la violence de la crise actuelle et la précarisation qu’elle induit. Entretien avec son directeur général, Jean-Christophe Combe.

Vous dévoilez une campagne choc, pourquoi ce cri d’alarme aujourd’hui ?
Parce que la situation est dramatique ! Nous voyons arriver des bénéficiaires avec des nouveaux profils : des jeunes en train de s’insérer dans la vie professionnel (en CDD), des saisonniers, des étudiants, ou des personnes installées dans la vie active (des travailleurs indépendants, des commerçants, des artisans…). Ils vivent un basculement vers la précarité très rapide. Selon une étude Insee que nous reprenons dans notre campagne, 1,3 million de français déclarent ne plus s’en sortir depuis le début de la crise. Nous devons faire face à des demandes de soutien en aide alimentaire en hausse de 25 %. En mars dernier, ce chiffre avait même cru de 45%. Face à des besoins sociaux très importants, il y a un devoir de mobilisation d’associations comme les nôtres.

Vous avez opté pour des témoignages de bénéficiaires…

Nous avons choisi ce format original -des témoignages de parcours personnels-, pour souligner la réalité à laquelle ils sont confrontés avec cette crise. Il s’agit de vraies histoires poignantes de bénéficiaires qui rencontrent pour la première fois cette situation. Le but est de faire prendre conscience de l’importance de cette crise et du fait qu’elle touche un public nouveau. Nous voulions que cette campagne soit inclusive, relate la vie de tout un chacun, que les témoignages soient authentiques et dignes. Il y a aussi des témoignages de bénévoles, car nous ne sommes pas une association militante qui se contente de dénoncer des situations critiques, d’alarmer, mais nous apportons des solutions, grâce à cette armée de bénévoles (67 000). La situation est grave mais collectivement nous sommes capables d’apporter une solution, de tendre la main. C’est ça notre définition de la résilience !

Pour aider davantage, la Croix Rouge a aussi besoin d’aide ?
Oui, la crise a des conséquences directes sur notre financement : il y a un manque à gagner de 15 millions d’euros d’environ. La générosité du public va venir soutenir notre engagement. C’est ce qui s’est passé au premier semestre : notre collecte a progressé de 22 % par rapport à l’an passé. Les deux derniers mois de l’année sont cruciaux pour nous : nous y réalisons 40 % du total de notre collecte annuelle.

 

Cette campagne, c’est aussi de la communication interne, destinée aux bénévoles et futurs bénévoles de l’association ?
Nous ne faisons pas des campagnes juste pour récolter des dons, c’est un plaidoyer, un éveil des consciences des citoyens sur une cause. Et effectivement c’est aussi une valorisation du travail de nos 67 000 bénévoles. Cela doit être un levier fort de mobilisation et d’engagement. Lors du premier confinement, nous avons eu plus de 10 000 propositions d’engagement de bénévolat dans notre organisation. Certains ont été intégrés sur notre plateforme, « Croix Rouge chez vous », pour faire de la livraison, ou pour faire de l’écoute.

Comment se déclinera cette campagne ?
Traditionnellement en fin d’année, nous misons davantage sur des campagnes  digitales. Un format d’autant plus adaptés compte tenu des habitudes prises depuis mars : le digital a pris une nouvelle place dans nos vies.

Est ce qu'il vous arrive de faire appel à des personnalités, des influenceurs, pour porter vos messages ?
Cela nous arrive ponctuellement de faire appel à des influenceurs, sur les réseaux sociaux. Et puis des personnalités nous aident régulièrement. C’est le cas d’Adriana Karembeu, de Zazie qui nous a écrit une chanson et prête sa voix pour nos campagnes de communication. Et puis il y a Laurie qui est marraine d’un de nos établissements depuis très longtemps.

 

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