GAFA
Depuis fin 2019, les États-Unis menaçaient d'appliquer des droits de douane supplémentaires sur certains produits français en représailles de la taxe sur les GAFA, imposée par la France à partir de cette année. Le bureau du représentant américain au Commerce (USTR) ajourne cette décision.

L'administration Trump a annoncé jeudi 7 janvier que l'application de droits de douane supplémentaires sur des produits français emblématiques comme le champagne, en représailles à la taxe française sur le numérique, et qui devait entrer en vigueur le 6 janvier 2021, était finalement repoussée. Le bureau du représentant américain au Commerce (USTR) explique dans un communiqué vouloir attendre les résultats d'enquêtes qui concernent des taxes sur le numérique adoptées ou à l'étude dans d'autres pays et juridictions. Il précise que la suspension des droits de douane visant la France «favorisera une réponse coordonnée». «Ces enquêtes ont considérablement progressé, mais n'ont pas encore abouti à d'éventuelles sanctions commerciales», souligne l'USTR.

«Perdants»

Aucun calendrier n'a été communiqué, à 13 jours de l'expiration du mandat du président sortant Donald Trump. «Nous prenons acte de la décision de l'administration américaine», a déclaré le ministre de l'Economie Bruno Le Maire dans une déclaration transmise à l'AFP. «Nous jugeons que ces sanctions sont illégitimes au regard du droit de l'OMC. Nous appelons une nouvelle fois à un règlement global des différends commerciaux entre les Etats-Unis et l'Europe, qui ne feront que des perdants, surtout dans cette période de crise. La France continuera d'oeuvrer pour qu'un accord politique avec une solution multilatérale sur la taxation du numérique soit trouvé à l'OCDE», a ajouté Bruno Le Maire. «Avec Bruno Le Maire, nous poursuivrons nos efforts en vue d'un accord sur la taxation du numérique. Si les [États-Unis] reviennent sur leur décision, nous répondrons avec fermeté», a pour sa part assuré le ministre délégué au Commerce extérieur Franck Riester dans un tweet.   

L'UE mobilisée

Les États-Unis menacent depuis fin 2019 d'appliquer des droits de douane supplémentaires sur certains produits français, parmi lesquels le champagne, le fromage, des produits de beauté ou des sacs à main. L'annonce américaine a également fait réagir l'Union européenne qui se dit «prête à explorer toutes les options si les États-Unis appliquent unilatéralement ces mesures commerciales», a prévenu sur Twitter le vice-président de la Commission européenne, Valdis Dombrovskis. La France a récemment confirmé qu'elle prélèverait bien au titre de 2020 sa taxe sur les GAFA, et la trêve franco-américaine conclue en janvier 2020 pour un an, a expiré le 6 janvier.

Parmi les pays visés par ces enquêtes de l'USTR, l'Inde, l'Italie et la Turquie ont été menacées mercredi de sanctions commerciales par les États-Unis. Washington a estimé que les taxes sur le numérique mises en place par ces trois pays pénalisent les entreprises américaines. Les autres pays sous le coup d'une enquête sont l'Autriche, le Brésil, la République tchèque, l'Indonésie, l'Espagne et le Royaume-Uni. Une investigation distincte vise l'Union européenne. Ces enquêtes avaient débuté en juin 2020.

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