Justice
Pas moins de 23 personnes dont neuf anciens salariés d'Hermès ont été condamnées pour leur participation dans un réseau de contrefaçon de sacs de la marque.

Pas moins de 23 personnes dont neuf anciens salariés d'Hermès ont été condamnées mercredi 24 février à Paris pour leur participation dans un réseau de contrefaçon de sacs «Birkin», se voyant infliger des peines allant jusqu'à six ans de prison ferme et 1,5 million d'euros d'amende. Le tribunal a condamné différents groupes de prévenus, selon les cas, à payer un total de 10,4 millions d'euros de dommages et intérêts aux sociétés Hermès Sellier et Hermès International, au titre des préjudices matériel et moral.

Ateliers clandestins à Hong Kong ou en France

Après un procès d'un mois fin 2020, 23 des 24 prévenus et trois sociétés ont été reconnus coupables d'avoir participé, entre 2008 et 2012, à la fabrication ou à la commercialisation de sacs contrefaits, ou encore profité de l'argent tiré de ce commerce illégal, au sein d'une «organisation structurée». Le tribunal a évalué à 400 le nombre de sacs fabriqués dans des «ateliers clandestins» à Hong Kong ou en France et à 800 le nombre de sacs tirés du système dit de «bon du personnel», qui autorise un salarié d'Hermès à fabriquer un sac pour son compte.

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Quelque 340 «Birkin» -modèle phare de la marque- ont par ailleurs été écoulés via un réseau «national», qui avait des fournisseurs en commun avec le réseau principal «international», selon le tribunal. Le tribunal a condamné la plupart des prévenus pour contrefaçon de droits d'auteur et de marque, ainsi que contrebande en bande organisée. Il est allé au-delà des réquisitions du parquet dans plusieurs cas.

Le cerveau du trafic lourdement condamné

En particulier pour le «véritable concepteur et dirigeant du trafic», 41 ans, condamné en son absence à six ans de prison et 1,5 million d'euros d'amende. Un mandat d'arrêt a été prononcé à son encontre. «Le tribunal a décidé d'épouser la cause complète de la maison Hermès», a réagi son avocat, Maître Alexandre Lazarègue, estimant que «la lutte contre la contrefaçon» ne «doit pas se faire au détriment des droits des justiciables». Il a indiqué son intention de faire appel.

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