Portrait
Affable, positive et déterminée, la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili veut défendre son action au gouvernement. L'examen de son projet de loi Climat et résilience vient de s'achever à l’Assemblée nationale.

« Il est déjà trop tard », « Vous n’allez pas assez loin », « On ne peut plus rien faire »… Barbara Pompili dit en avoir assez du pessimisme ambiant. « L’écologie avance à grands pas, et on est sur la bonne trajectoire », assure la ministre de la Transition écologique, alors que son projet de loi Climat et résilience vient d'être examiné à l’Assemblée. « Déterminée et toujours positive », comme la décrit sa garde rapprochée. « Elle est vraie et ne prend jamais personne de haut », avance Cédric Herment, l’un de ses collaborateurs. « Elle nous remonte le moral, nous rassure et nous encourage », souligne Marianne Greenwood, sa conseillère écologie territoriale. Et en plus, elle sait encaisser. « Le ministère de l’Écologie, c’est une cocotte-minute, confie David Nguyen, conseiller en communication au cabinet de la ministre. Entre les attaques des lobbies et celles des écologistes radicaux, les coups pleuvent sans discontinuer et pourtant, c’est comme si cela glissait sur elle, elle a une capacité de rebond incroyable. » On l’a compris : Barbara Pompili n’est pas du genre à s’en laisser compter.

Dans ce ministère dit de l’impossible, mieux vaut avoir le cuir solide. Mais Barbara Pompili n’est pas une novice. Marquée à gauche, elle rejoint Les Verts en 2000 et devient deux ans plus tard l’assistante parlementaire d’Yves Cochet. En 2012, elle se glisse sur le devant de la scène : députée de la Somme et coprésidente du groupe ­écologiste à l’Assemblée. Elle quitte Europe Écologie Les Verts (EELV) en 2015 et devient l’année suivante secrétaire d’État à la Biodiversité sous François Hollande. Avant d’intégrer en 2017… LREM. 

Quel que soit son camp, elle jure n’avoir qu’une devise : faire avancer la cause écologiste. « L’écologie, c’est ma vie, affirme-t-elle. Cela fait vingt ans que je m’y investis parce que c’est, selon moi, le combat du siècle. » Question bagarre, elle est servie dès son arrivée au ministère en 2020. La quatrième ministre de la Transition écologique en trois ans essuie une salve de critiques. Tous azimuts : chasseurs, militants verts, ONG… Elle gagne quelques batailles (fin des chaudières au fioul en 2022, arrêt de la chasse à la glu, interdiction des animaux ­sauvages dans les cirques itinérants), mais ses adversaires ont la dent dure. Elle est ainsi élue par Greenpeace « Boulet du climat 2020 ». Et son tant attendu projet de loi Climat et résilience est l’objet de piques acerbes de ses anciens camarades écologistes. « Les mesures de ce projet de loi sont une rigolade, estime par exemple Grégory Doucet, le maire EELV de Lyon. La Convention citoyenne pour le climat portait une grande ambition qui a été vidée de sa substance, nous passons à côté d’une opportunité historique. » Pas de quoi impressionner la ministre. « J’ai l’habitude de ces petites querelles politiciennes, répond-elle. En attendant, moi je gagne des arbitrages et je tiens mon cap. » Le climat promet d’être encore chaud après les débats à l’Assemblée…

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.