Dossier Marketing responsable
Audrey Pulvar et Franck Kerfourn ont créé il y a un an, au sein du groupe MediaSchool (propriétaire de Stratégies), la Green Management School, l’école de la transition écologique et solidaire. Ils reviennent sur leur perception de la vague actuelle d’engagements durables.

Aujourd’hui, on voit beaucoup de communication autour de la question de la responsabilité des entreprises. Assiste-t-on à une super-vague de greenwashing ?

Franck Kerfourn. La gravité des enjeux climatiques et sociaux ne date pas d’hier. Cela fait trente ans que les premiers grands spécialistes nous ont alertés. Mais ce n’est pas parce qu’on nous dit quelque chose qu’on est en capacité de l’entendre. Aujourd’hui, la résistance au changement, comme tout barrage, commence à se fissurer, et quand ça lâche, c’est très violent. On va vers ça. On a un barrage qui est en train de se fissurer, on a déjà des fuites, on a des vagues qui passent au-dessus du barrage, avec des engagements d’opportunisme, mais en fait, ce sont déjà des instincts de survie formidables.

 

Ce greenwashing ne serait-il jamais que l’expression d’une prise de conscience ?

F. K. Oui. Pour moi, le greenwashing est déjà derrière, c’est du passé. Aujourd’hui, vous avez plutôt des marques qui justement luttent contre elles-mêmes et contre cette tendance.

 

En quoi votre école contribue-t-elle à leur fournir les ressources dont elles ont besoin pour cette transition ?

F. K. Tout le projet pédagogique, c’est de dire qu’on ne peut pas juste parler de la transition et décider de la mettre en œuvre sans avoir un fond scientifique très profond. Le marketing et la communication, ce n’est que l’aboutissement. Les apprenants, au début du cursus, ne parlent pas de branding, mais de climatologie, de géopolitique, d’intelligence collective, de nouvelle gouvernance. On forme à tous les métiers de l’entreprise, les RH, l’industriel, le commercial, le juridique.

 

Quel bilan dressez-vous de cette première année ?

Audrey Pulvar. Le résultat est au-delà de nos espérances. De mon point de vue de directrice du conseil scientifique, chargée d’organiser avec Franck Kerfourn la pédagogie, je ne m’attendais pas à l’émergence d’un tel esprit d’équipe, d’une telle facilité de contacts entre nos apprenants. Cette école est une réussite dès son lancement et son accueil dans la presse spécialisée en témoigne.

 

Que comptez-vous améliorer ?

A. P. Maintenant que nous reprenons une vie un peu plus « normale », il redevient possible de faire plus de présentiel et cela nous permettra d’organiser davantage de moments en commun. Par ailleurs, l’an prochain, je veux pouvoir améliorer notre offre de conférences et de master classes, avec de grands spécialistes des sujets climat, biodiversité et géopolitique de l'environnement. Notre école doit être à la fois dynamique et ancrée dans une connaissance profonde des questions qui y sont enseignées. Elle doit être innovante mais en s’appuyant sur un substrat riche et incontestable. Nous y veillerons scrupuleusement.

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