Environnement
Réduire l’empreinte carbone des Jeux olympiques, c’est le souhait annoncé par Paris 2024. Pour cela, les organisateurs ont annoncé une collaboration avec Citeo, acteur de la réduction de l’impact environnemental des emballages, pour développer lors des JO des actions autour de l’économie circulaire. Jean Hornain, directeur général de Citeo, nous explique.

Qu’est-ce qui vous a amené à faire cette collaboration avec Paris 2024 ?

L’objectif des Jeux olympiques 2024, réaffirmé par Tony Estanguet (président de Paris 2024) et Georgina Grenon (directrice excellence environnementale), est de livrer des Jeux qui préservent la planète. Il y a une vraie volonté d’anticiper l’impact climatique de cet événement et de tout faire pour combiner le spectacle sportif et l’état d’esprit de préservation de nos ressources. Cela fait écho à notre raison d’être, qui est d’aider les acteurs économiques à produire, distribuer et consommer en préservant l'environnement. Il est important d'aider Paris 2024, dans notre partie, à atteindre cet objectif qu’on trouve admirable. On sait aussi que les JO drainent une très grande population (athlètes, spectateurs). Cela engendre beaucoup de problématiques de consommation et donc d’emballages. Entre notre expertise, notre raison d’être et la volonté exprimée par Tony Estanguet et Georgina Grenon, la collaboration était nécessaire. C’est un honneur d’avoir l’opportunité de placer l’économie circulaire au cœur de l’esprit olympique et de les accompagner dans cette voie.

Comment comptez-vous mener à bien cette collaboration ?

Cette collaboration s'articule autour de quatre leviers : l’éco-conception (la prévention à la source), le réemploi (principalement sur les contenants alimentaires), la collecte hors foyer (celle effectuée sur les sites) et puis la mobilisation, la sensibilisation. Pour mener au mieux cela, un groupe de travail a été créé, avec des équipes de Citeo et de Paris 2024. Il se réunira tous les mois pour travailler sur chacun de ces chantiers. Chaque élément est une contribution. Lorsque l’on recycle 70% des emballages ménagers, on économise 1,6 million de tonnes de CO2 émis dans l’atmosphère. C’est le résultat de notre activité au niveau des émissions. Ce chiffre correspond à peu près à 1 million de voitures qui circulent pendant une année en faisant chacune 12 000 km. Cela équivaut aussi à la consommation en électricité de la ville de Paris sur un an. On économise de la ressource tout en ayant un impact sur le climat. Par ailleurs, un effet sur la biodiversité est aussi constaté puisque tout ce qui est collecté, trié et recyclé ne finit pas dans la nature. Le tri est un rempart à la pollution des espaces naturels.

Le secteur du sport n’a pas toujours pris en considération le côté environnemental. Comment voyez-vous ce souhait de Paris 2024 de vouloir réduire son empreinte carbone par deux ?

Je trouve admirable cette idée d’avoir des JO à la fois réussis sur le plan sportif et qui prennent vraiment en considération les enjeux de l’économie circulaire. Cela n’a pas toujours été le cas. Au-delà de l’emballage, Paris 2024 a déjà beaucoup d’actions mises en place notamment au niveau des infrastructures (95% sont déjà existantes ou temporaires). L’univers du sport n’est pas forcément celui qui s’attarde le plus sur le sujet environnemental, comme d’autres secteurs d'ailleurs, la mode par exemple. Ce sont des domaines où la question de l’environnement n’est pas la première préoccupation. A la base, cela reste des compétitions sportives, et nous n’avions pas cette idée d’impact sur la planète. Aujourd’hui, ce sujet est pris en compte et l’organisation de Paris 2024 a une équipe dédiée là-dessus. Ils ont une très belle motivation, ce qui fait plaisir à voir.

Avez-vous déjà travaillé sur un projet d’une telle ampleur, réunissant plusieurs millions de spectateurs ?

Notre champ d’action, ce sont les 67 millions d’habitants de notre pays et nous travaillons dans la France entière. Il y a 30 000 entreprises contributrices à Citeo, 700 communautés de communes et d’agglomérations, plusieurs centaines d’opérateurs de collecte, de tri et de recyclage. Par exemple, lorsqu’on travaille avec la région parisienne, le syndicat de traitement de Paris, cela comporte 6 ou 7 millions d’habitants. Nous avons donc l’habitude des missions avec une certaine ampleur. En revanche, c’est la première fois que cela se passe de façon aussi concentrée, sur un espace-temps qui est plutôt réduit et qui réunit autant de monde. C’est une dimension particulière pour nous. Nous avions déjà travaillé sur le marathon de Paris pour les aider sur ces problématiques, notamment sur le recyclage des bouteilles. Mais effectivement, ce sera la première fois, en matière d’enjeux, d’avoir autant de monde en aussi peu de temps dans un espace restreint comme celui-ci. Sans oublier la dimension médiatique qui est absolument extraordinaire.

Comment pouvez-vous développer cette idée d’économie circulaire en dehors de Paris 2024 ?

De notre côté, au-delà de cette collaboration, nous avons conclu un partenariat le 13 décembre avec l’association Match for Green. Elle a pour projet et pour action de développer tous les comportements écocitoyens au sein des clubs sportifs. On combine la pratique sportive, quel que soit le niveau, et l’impact environnemental minimisé. Le sport a son rôle à jouer pour être exemplaire. Le but est de développer, auprès des adhérents, une réduction de la pollution liée à l’activité sportive des athlètes et des clubs. En France, il y a 16 millions de sportifs licenciés, c’est un bel endroit pour travailler sur ces questions. Et Citeo est un sujet d’éducation à l’environnement, à l’écocitoyenneté. Il y a cet esprit de faire ensemble. L’économie circulaire est un sport collectif. Si chacun met sa pierre à l’édifice, on arrive à construire quelque chose.

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