Et si j’étais président

Et si vous étiez le nouveau président de la République ? Arnaud Leroux, directeur marketing de Asics, est le troisième invité de la nouvelle saison d’Et si j’étais Président, une série réalisée par Majda Chaplain, CEO de MC Factory, en partenariat avec Stratégies.

Quels seraient les 2 axes majeurs de votre programme ?

Le premier serait l’école parce que c’est là où tout se joue. C’est là que l’on éduque, que l’on sensibilise les plus jeunes aux valeurs qui sont importantes et aux enjeux français, mais aussi européens et mondiaux. Je pense que l’école nécessite une mise à jour pour être encore plus performante, impactante, structurante.

Ensuite, je focaliserais mes efforts sur la transition écologique. Le niveau de prise de conscience est certes élevé. Mais nous sommes encore trop frileux dans la concrétisation des intentions en actions. Par exemple sur le sujet des transports. Il y a encore trop de bouchons, trop de gens qui sont seuls dans leur voiture. Ils ne prennent pas leur vélo pour de mauvaises raisons. Mais lorsqu’ils se lancent, ils s’aperçoivent que ce n’est pas si compliqué. Or, je suis pour la philosophie du colibri qui consiste à dire que chaque goutte compte. Si l’on est seul à fermer son robinet quand on se brosse les dents, évidemment, on a l’impression que ça ne peut pas contrebalancer la pollution d’un gros paquebot dans l’océan. Mais si tout le monde entre en action, alors cela aura forcément un impact.

Quel serait votre projet pour renforcer le rôle sociétal des entreprises françaises ?

Je pense en premier lieu qu’il faut un mix de push et de pull. C’est-à-dire qu’il faut sanctionner les entreprises qui ne jouent pas le jeu. Et dans le même temps créer des incitations à, justement, jouer le jeu… Mais surtout, il y a un gros manque de communication et de transparence sur le rôle sociétal des entreprises. Un consommateur n’a pas conscience de l’impact sociétal de ses choix. Je prends un exemple : le Nutri-Score. En admettant qu’il soit crédible, je trouve que c’est un bon guide. Il nous permet en effet de faire des choix en toute conscience.

Certains équipementiers créent des chaussures de sport avec du plastique recyclé issu des océans. L’histoire est belle. Mais concrètement, si on nous expliquait la différence de CO2 par exemple, entre cette chaussure-là et une chaussure classique, ça serait beaucoup plus parlant. Or, le terreau est extrêmement fertile, les gens sont conscients qu’il faut agir, mais cette transparence manque cruellement. Pour moi, les marques doivent justement contribuer à l’aide à la décision, en jouant la transparence, en s’engageant, en informant… Si le consommateur veut rester sur ses comportements d’avant, pas de soucis, mais au moins il le fera en conscience.

Pourquoi faut-il voter pour vous ?

Si j’étais Président, je n’inciterais pas les gens à voter pour Arnaud Leroux. J’inciterais plutôt à voter pour les projets portés par une communauté de « sachants ». Il faut se rallier derrière un projet, pas une personne. Or, je trouve qu’il y a presque encore un côté monarchal à incarner la gouvernance au travers d’une seule personne. Cela peut se justifier lorsqu’il s’agit de représenter la France à l’étranger. Mais à l’échelle de notre pays, je crois davantage à la communauté. Je crois au fait que chacun puisse apporter sa pierre à l’édifice. Donc, si quelqu’un vote pour moi, c’est parce qu’il adhère à mon projet. Il adhère à ma façon d’envisager une présidence qui sort du schéma monarchal historique. Et qui s’inscrit dans un système fédérateur, avec une vision sociétale entourée d’experts.

Retrouvez l’interview en intégralité sur le site de MC Factory

Les épisodes précédents :

- Valérie Dassier, directrice générale adjointe de IKKS Groupe, en charge de l’offre, du marketing et du digital

- Nathalie Rozborski, directrice marque et RSE de Maisons du Monde

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