Mode

Le couturier français Julien Fournié a présenté ce 24 janvier une collection haute couture célébrant la liberté féminine et pensée sans cette pièce de lingerie : le soutien-gorge.

Emboîtant le pas à Dior, dont la créatrice Maria Grazia Chiuri a mis à l'honneur lundi 23 janvier Joséphine Baker et les Années folles, « les plus belles pour la mode », Julien Fournié a également puisé dans cette époque, simplifiant la silhouette dans une collection « plus légère, plus caressante, moins près du corps ». Un tailleur pantalon blanc oversize brodé de fil d'or et des rubans portés en bandeau sur des cheveux relâchés, à l'ouverture du défilé, résument son esprit.

Les encolures et les emmanchures évoquent le débardeur, les petites robes en jersey sont un « clin d'oeil à (la créatrice) Madeleine Vionnet », un maillot de bain entièrement brodé est une tenue de soirée. « L'idée, c'est de porter cela avec beaucoup de liberté et beaucoup de... nudité, se réapproprier le corps meurtri par le Covid », explique le couturier.

« Même mes clientes riches, celles qui font du yoga, veulent retrouver un sens à leur vie. Elles veulent moins de contraintes. Etre trop coiffées, trop maquillées, ne les fait plus marrer. Elles veulent: +Je sors du lit, je suis au top+ », ajoute-t-il.

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Cela semble inaugurer un nouveau mouvement du balancier de la mode, en bonnes héritières de Marie-Antoinette « qui enlève ses corsets pour aller jouer à la bergère et fumer des pétards », selon les mots du designer. Ou de Joséphine de Beauharnais, « qui allait à l'opéra en plein hiver dans des choses transparentes. Tout le monde attrapait des rhumes de poitrine mais c'était la liberté féminine ».

Malgré la simplification apparente, cette nouvelle ligne est « un vrai challenge de modélisme » parce qu'il a fallu réfléchir au contre-balancement des robes. La taille est un peu remontée « pour donner de la jambe » et affiner la silhouette, on baisse les pinces de poitrine et les rapports entre l'emmanchure et la taille et on dessine une emmanchure moins serrée.

« Cela silhouette d'une nouvelle façon » et compense l'absence du maintien par le soutien-gorge, souligne le créateur. Dans une robe bleu clair, l'effet « années 30 » est obtenu grâce au contre-balancement sous le poids de la broderie d'un pan de tissu ramené de l'avant sur le dos.

« C'est une robe mystère et on ne sait pas comment elle fonctionne. Ces nouvelles structures, on ne peut les faire qu'en haute couture », décrit Julien Fournié. Les boléros amènent une manche très loose et « cachent le bras », mais l'ensemble « reste sexy ». Rose pâle, orange, nuit violacée: les couleurs des robes et les broderies réalisées par l'atelier indien Shanagar évoquent des couchers et levers du soleil en plein air.

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