Économie

Pour la première fois depuis septembre, les ventes au détail ont progressé sur les deux premiers mois de l'année, de +3,5% sur un an, signe d'une reprise de l'activité dans le pays après la levée des restrictions anti-covid.

Les ventes au détail en Chine, principal indicateur de la consommation des ménages, ont enregistré leur premier rebond depuis septembre, signe d'une reprise de l'activité dans le pays depuis la levée des restrictions anti-covid, selon des chiffres publiés mercredi 15 mars.

Le pays a suivi durant près de trois ans une stricte politique sanitaire dite du « zéro covid », qui a permis à la population d'être largement protégée du Covid-19 mais a porté un rude coup à l'économie. Ces mesures ont finalement été levées en décembre. Après un fort rebond du nombre de malades du covid dans les semaines qui ont suivi, les choses sont désormais largement revenues à la normale. Un contexte propice à la reprise.

Les ventes au détail ont ainsi progressé sur les deux premiers mois de l'année de +3,5% sur un an, a annoncé le Bureau national des statistiques (BNS). C'est la première fois depuis septembre que cet indicateur est dans le vert. Des analystes interrogés par l'agence Bloomberg anticipaient un tel rebond. Lors de la précédente publication des ventes au détail, l'indicateur avait reculé de 1,8% sur un an en décembre, au moment où la Chine affrontait une flambée de cas de Covid et que les restrictions sanitaires pénalisaient la consommation.

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La production industrielle s'est par ailleurs accélérée en janvier-février (+2,4% sur un an), contre +1,3% en décembre, mais à un rythme toutefois inférieur aux prévisions d'analystes interrogés par Bloomberg (+2,6%). « L'économie montre des signes de stabilisation et de reprise », s'est félicité dans un communiqué le BNS. « Les ventes immobilières ont progressé plus que le marché ne le prévoyait, tandis que les infrastructures ont contribué au rebond de l'investissement global », souligne l'économiste Zhiwei Zhang, du cabinet Pinpoint Asset Management.

L'investissement en capital fixe s'est ainsi affiché en hausse de 5,5% sur les deux premiers mois de l'année, à un rythme bien plus rapide que les prévisions d'analystes (4,5%).

Pour stimuler l'activité, le gouvernement chinois a massivement investi dans la construction de nouvelles voies ferrées et de parcs industriels, selon les données du BNS. Le taux de chômage - qui n'englobe en Chine que les zones urbaines - a cependant légèrement augmenté en janvier-février pour s'établir à 5,6% (+0,1 point par rapport à décembre). Il reste particulièrement élevé chez les jeunes de moins de 25 ans (18,1%), selon les chiffres du BNS.

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Pékin publie habituellement des données cumulées pour janvier et février en raison de la survenue des longs congés du Nouvel an lunaire à des dates variables durant les deux premiers mois de l'année.

La Chine a fixé pour cette année un objectif de croissance d'environ 5%, après une hausse de 3% de son PIB en 2022. Ce rythme de croissance du PIB, qui ferait bien des envieux dans la plupart des grandes économies, n'en serait pas moins l'un des plus faibles depuis 40 ans pour le géant asiatique. Le nouveau Premier ministre chinois, Li Qiang, a averti le 13 mars que son pays devrait redoubler d'efforts pour parvenir à cet objectif.

La Chine reprend par ailleurs à compter de ce mercredi 15 mars la délivrance de visas touristiques, après trois ans de suspension en raison de l'épidémie de Covid-19. Un secteur lucratif qui devrait soutenir la reprise mais qui pâtit toujours du manque de liaisons aériennes internationales avec la Chine. Avant de se fermer au reste du monde, le pays avait accueilli en 2019 quelque 65,7 millions de visiteurs internationaux, selon les données de l'Organisation mondiale du tourisme des Nations unies (OMT).

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