Et si j'étais président

Et si vous étiez le nouveau président de la République ? Guillaume Darrousez, CEO de Petit Bateau, est le douzième invité de la nouvelle saison de «Et si j’étais Président», une série réalisée par Majda Chaplain, CEO de MC Factory, en partenariat avec Stratégies.

Quels seraient les deux axes majeurs de votre programme ? 

Le premier serait l’écologie comme matière principale à l’école. L’écologie, pour moi, n’est pas un combat réservé à un parti politique. C’est avant tout une discipline scientifique qui étudie l’ensemble des êtres vivants et les relations qu’ils ont avec leur milieu. Pourquoi faut-il que ce soit une matière principale à l’école ? Parce que c’est entre 0 et 12 ans qu’un enfant construit sa conscience et ses valeurs. D’autant plus qu’il passe 90% de son temps à l’école. C’est donc le lieu qui doit enseigner l’écologie. Or, même si des progrès ont été faits, aujourd’hui seul un lycéen sur trois a un socle de connaissances approfondies sur l’écologie. Sur le changement climatique, ce chiffre tombe à un sur quatre. Nelson Mandela disait que l’éducation est l’arme la plus puissante pour changer le monde. Nous ne l’utilisons pas assez. C’est pourquoi il faut que l’écologie soit enseignée à l’école.

Le deuxième axe serait le consommer mieux. Je pense que la consommation a négativement bouleversé, à la fois l’utilisation des ressources planétaires, mais aussi le bien-être des individus. Il faut donc consommer moins, mais mieux. C’est-à-dire produire de bons produits, qui utilisent moins de ressources, durent plus longtemps. Donc sans obsolescence programmée pour les passer de génération en génération. Bien consommer, cela peut s’apprendre aussi à l’école. Un burger par exemple consomme 3 000 litres d’eau. L’industrie de la viande aux États-Unis est responsable de près de 20% des émissions de gaz à effet de serre… Tout cela, il faut en avoir conscience et s’en servir pour changer notre consommation. Car cela peut nous permettre, à court et à long termes, de changer le monde dans lequel on vit.

Quel serait votre projet pour renforcer le rôle sociétal des entreprises françaises ?

Pour moi, une entreprise est certes un lieu de production. Mais c’est aussi un lieu de vie, d’échanges, de relations, de valorisation des compétences. Un lieu où l’on construit, on améliore et on transmet des savoir-faire. Et à partir de là, l’entreprise a un double enjeu : celui d’être profitable pour être pérenne et celui de jouer un vrai rôle sociétal de contribution au bien commun et, en cela, d’être une entreprise à mission. Donc je légifèrerais sur le fait qu’une entreprise doit être une entreprise à mission. Et qu’elle doit répondre au bien commun en œuvrant pour la protection de la planète, l’éducation ou les services sociétaux.

Pourquoi faut-il voter pour vous ?

Parce que je ferais vraiment de l’écologie une priorité de mon mandat. L’écologie, c’est vous, nous, notre planète et les générations futures. Elle doit être au cœur des plans d’action des candidats. Car si on ne cherche pas à résoudre le problème actuel, nous ferons face à des crises sanitaires et migratoires de plus en plus nombreuses. On ne peut pas ne pas agir. Nous devons le faire, et chacun de nous le peut.

Quelle personnalité publique choisiriez-vous pour être votre Premier ministre ?

Rose Marcario, ancienne PDG de Patagonia, qui aimait rappeler, quand elle était en poste, qu’une entreprise peut faire du bien. Et c’est une chose en laquelle je crois très profondément. En fait, je pense que l’on a besoin de chefs d’entreprise à la place de nos hommes politiques. Des chefs d’entreprise qui ont une expérience forte, savent donner un cap, exécuter une vision, délivrer ce qui est attendu. Un gouvernement pour moi doit devenir une entreprise et être piloté comme telle.

Retrouvez l'interview en intégralité sur le site de MC Factory.

Les épisodes précédents :

- Laurent Bataille, président de Schneider Electric France

- Julien-Henri Maurice, directeur exécutif numérique, produits et technologies du Point

- Antoine Jouteau, directeur général du BonCoin

- Élise Bert-Leduc, PDG de Direct Assurance

- Florence Verzelen, directrice générale adjointe de Dassault Systèmes

- Fabien Versavau, président et CEO de Rakuten France

- Lisa Nakam, directrice associée de Jonak

- Omer Waysman, global e-commerce & business development director chez Danone

- Arnaud Leroux, directeur marketing de Asics

- Nathalie Rozborski, directrice marque et RSE de Maisons du Monde

- Valérie Dassier, directrice générale adjointe de IKKS Groupe, en charge de l’offre, du marketing et du digital

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